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| Image de courtoisie |
La capitale haïtienne vit au rythme des rafales, des barrages improvisés et des extorsions systématiques. Selon l’ONU, près de 90 % de la ville est désormais sous le contrôle de groupes criminels, une situation qui menace l’effondrement total de l’État.
Dans les quartiers de Martissant, Carrefour, Fontamara ou Croix-des-Bouquets, les habitants n’ont d’autre choix que de traverser des zones armées pour se rendre au travail, à l’école ou au marché. Chaque déplacement devient une épreuve où l’objectif premier est de « rentrer vivant ».
Une économie parallèle imposée par la violence
Les gangs ne se contentent plus de contrôler les rues : ils ont bâti une véritable économie parallèle fondée sur l’extorsion et les trafics. Du petit vendeur de rue aux grandes entreprises, tous doivent payer des « droits de passage » ou des « taxes illégales » pour circuler ou fonctionner. Les routes nationales sont devenues des péages clandestins, et même les ports, usines et centrales électriques sont soumis à leur racket. Cette autonomie financière leur permet de renforcer leur emprise territoriale et d’acheter des armes, consolidant un cycle infernal.
Une population prise en otage
La vie quotidienne est marquée par la peur. L'espérance de vie des Port-au-Princiens et Port-au-Princiennes est de 24 heures !
Les habitants se lèvent dès l’aube pour tenter d’éviter les heures les plus dangereuses, mais l’imprévisibilité demeure totale. Les camps de déplacés internes, où se réfugient des milliers de familles ayant fui les violences, sont eux-mêmes menacés : la Police nationale d’Haïti (PNH) a récemment alerté sur des projets d’attaques impliquant des explosifs et cocktails Molotov. Ces menaces visent à semer la panique et à discréditer les forces de l’ordre, déjà débordées.
L’État en recul, la communauté internationale en alerte
Face à cette spirale, les autorités haïtiennes apparaissent impuissantes. Les forces de sécurité, sous-équipées et en sous-effectif, peinent à reprendre le contrôle des zones stratégiques. La communauté internationale prépare le déploiement d’une "force multinationale de répression anti-gangs" (sic), mais son efficacité reste incertaine dans un contexte où les criminels se présentent parfois comme des « protecteurs des pauvres » contre des élites jugées prédatrices.
Une capitale au bord du gouffre
Port-au-Prince est aujourd’hui une ville assiégée de l’intérieur. Les rues autrefois animées sont devenues des couloirs de peur, des couloirs de la mort! Les marchés se vident, et les écoles ferment les unes après les autres ou sont transférées et relocalisées un peu plus loin. La population, épuisée, oscille entre résignation, résilience et colère. Dans ce tourbillon de violence, la survie quotidienne est devenue l’unique horizon, tandis que l’avenir du pays tout entier semble suspendu à la capacité — ou non — de briser l’emprise des gangs.
Enfin bref, Port-au-Prince a une vraie de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. Deviner qui pourrait arrêter le massacre?!
Crédit: Andy Limontas avec Radio Internationale d'Haïti

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