Radio Internationale d'Haïti EN DIRECT!

jeudi 13 mars 2025

Des membres de l’organisation terroriste Viv Ansanm incendient les locaux de Radio Caraïbes


PORT-AU-PRINCE, jeudi 13 mars 2035 – L’attaque criminelle perpétrée par des membres de l’organisation terroriste « Viv Ansanm » contre les locaux de Radio Télévision Caraïbes marque une nouvelle escalade dans la crise sécuritaire qui frappe Haïti. Située à la rue Chavannes, au cœur de Port-au-Prince, cette station, emblématique du paysage médiatique haïtien, a vu ses installations incendiées dans la nuit du 12 au 13 mars 2025, plongeant encore davantage le pays dans un climat de peur et d’impunité.

Depuis plusieurs mois, Radio Caraïbes était la cible de menaces directes émanant de groupes armés, en particulier du chef de « Viv Ansanm », Jimmy “Barbecue” Chérizier. Ce dernier, ancien policier devenu l’une des figures les plus redoutées du terrorisme urbain en Haïti, avait publiquement menacé quatre journalistes de la station, dont Guerrier Dieuseul et Johnny Ferdinand. Lors d’une prise de parole sur les réseaux sociaux, Chérizier avait donné des instructions explicites à Vitelhomme Innocent, un autre leader criminel notoire, de capturer ces journalistes pour les soumettre à un « tribunal populaire » qu’il prétend diriger. Cette déclaration avait soulevé une vague d’indignation mais n’avait suscité aucune réponse ferme de la part des autorités haïtiennes.

L’attaque contre Radio Télévision Caraïbes illustre la vulnérabilité croissante des médias en Haïti, où la liberté de la presse est de plus en plus menacée par des factions armées. Face à ces menaces récurrentes, la direction de la station avait déjà pris la décision de délocaliser une partie de ses opérations vers un site plus sécurisé. Cependant, cela n’a pas suffi à dissuader les assaillants, dont l’acte criminel reflète l’état d’impunité généralisée qui règne dans le pays.

L’organisation SOS Journalistes a vivement condamné cet incendie criminel, dénonçant une attaque visant à intimider les professionnels de la presse et à réduire au silence les voix critiques. « Il ne fait aucun doute que cet acte, comme beaucoup d’autres, constitue un message d’intimidation qui trouve sa source dans l’impunité généralisée, voire officialisée », a déclaré Joseph Guyler C. Delva, secrétaire général de l’organisation. Il a également pointé du doigt l’inaction des autorités, se demandant si le pays était désormais officiellement sous la domination des gangs armés.

L’indignation face à cette attaque ne se limite pas aux cercles journalistiques. André Michel et le parti SDP, signataires de l’accord du 21 décembre, ont également exprimé leur colère et leur consternation face à cet incendie criminel. « C’est un véritable échec pour les plus hautes autorités de l’État qui n’ont pas su protéger un patrimoine national aux alentours du Champ de Mars », a déclaré André Michel. Il a dénoncé la montée en puissance des gangs armés, qui contrôlent désormais près de 90 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, tout en fustigeant la corruption et les luttes de pouvoir paralysant l’action gouvernementale. Il a réaffirmé la position du SDP : « Pas de dialogue avec les gangs ! Pas de négociation avec les criminels ! »

De son côté, Me Samuel Madistin, avocat et militant des droits humains, a qualifié cet acte d’attaque directe contre les droits fondamentaux et la liberté d’expression. Il a souligné l’inaction des autorités haïtiennes face à la montée en puissance des groupes criminels et a réaffirmé son engagement à poursuivre le combat pour la justice. « Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons à lutter », a-t-il insisté, alors que le Fonds Je Klere (FJKL), organisation de défense des droits humains, lui a apporté son soutien.

L’attaque contre Radio Télévision Caraïbes n’est pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans un contexte où les gangs armés imposent leur loi à une capitale en déroute, ciblant non seulement les journalistes mais aussi l’ensemble de la société civile. La communauté nationale et internationale attend des actions concrètes de la part des autorités haïtiennes, qui, jusqu’à présent, peinent à garantir la sécurité des citoyens et à rétablir un semblant d’État de droit.

Tandis que l’incendie des locaux de Radio Caraïbes témoigne de l’ampleur de cette violence, une question demeure : combien de temps encore Haïti restera-t-elle otage de ces forces criminelles ?



Crédit : RHINEWS


Anthony Phelps, la voix inoubliable de la poésie haïtienne s'éteint

Le poète, romancier et diseur de talent Anthony Phelps est décédé paisiblement à l'âge de 96 ans, dans la nuit du 10 au 11 mars 2025 à Montréal, laissant derrière lui une œuvre riche et engagée, traduite en plusieurs langues et couronnée de nombreux prix internationaux.

Né le 25 août 1928 à Port-au-Prince, Anthony Phelps effectue ses études classiques à l'institution Saint-Louis de Gonzague avant de partir aux États-Unis et au Canada entre 1950 et 1953. Il y apprend la chimie, la céramique et la photographie, tout en s'initiant à l'écriture radiophonique.

De retour en Haïti, il s'investit dans la vie culturelle et littéraire du pays. Il fonde en 1960 le groupe Haïti Littéraire avec Villard Denis (Davertige), Serge Legagneur, Roland Morisseau, René Philoctète et Auguste Thénor, partageant la devise : "Nous sommes les Araignées du soir et nous tissons l'espoir." La même année, il lance la revue Semences et la troupe de comédiens Prisme.

En 1961, il cofonde Radio Cacique avec Jean Claude Carrié et Roger San Millan. Cette station devient rapidement un bastion de la culture où Phelps anime une émission hebdomadaire de poésie et de théâtre. Il y déploie son talent de "diseur professionnel" et met en avant les voix poétiques haïtiennes. Malheureusement, Radio Cacique est détruite lors d'une attaque armée le 30 septembre 1991.

 Exil et création littéraire

Victime de répression sous la dictature de François Duvalier, Anthony Phelps est emprisonné avant de s'exiler à Montréal en 1964. Il intègre Radio-Canada en 1966 et y travaille pendant près de vingt ans avant de se consacrer pleinement à l'écriture.

Son long poème Mon pays que voici, écrit en 1963, lu en partie sur disque en 1966 et publié en France en 1968, devient un texte emblématique de la littérature caribéenne. En 1973, il publie son premier roman, Moins l'infini, suivi de nombreux ouvrages marquants, parmi lesquels La bélière caraïbe (1980, Prix Casa de las Américas) et Orchidée nègre (1987, Prix Casa de las Américas). Son œuvre, traduite en plusieurs langues, est enseignée dans des universités prestigieuses comme Princeton et Iowa State University.

Parallèlement, il fonde "Les productions Caliban", une maison d'édition de poésie sur disques, et participe à la création du spectacle Haïti : 60 ans d'Histoire en chansons, textes et danses en 1996 avec Syto Cavé.

Après la chute de Duvalier en 1986, Anthony Phelps revient plusieurs fois en Haïti. En 1994, il y écrit Les doubles quatrains mauves et réalise une série de dessins-poèmes. Son engagement poétique et sa lucidité face à l'histoire d'Haïti restent inébranlables.

Lauréat de nombreux prix, dont le Grand prix de poésie de l'Académie française en 2017 et le Prix Carbet en 2016, il est également fait Chevalier de l'ordre des arts et des lettres en 2014.

En 2023, Arnold Antonin lui rend hommage dans le film-documentaire Anthony Phelps à la frontière du texte, retraçant son parcours exceptionnel.

Jusqu'à son dernier souffle, Anthony Phelps demeure fidèle à ses convictions, livrant une poésie à la fois engagée et intemporelle. Son impact sur la littérature haïtienne reste immense, comme l'affirme Émile Ollivier : « Que se serait-il passé dans la poésie haïtienne si Anthony Phelps n'avait pas écrit et publié ? »


Crédit: Claudel Victor

lundi 10 mars 2025

Frankétienne, artiste polyphonique symbole de la vitalité d’Haïti


Frankétienne, né du viol d’une adolescente par un riche américain, artiste polyphonique symbole de la vitalité d’Haïti

Le grand poète et plasticien haïtien Frankétienne est mort à 89 ans le 20 février 2025 et ses obsèques ont eu lieu le 27 février à Port-au-Prince. Son ami et compatriote James Noël lui a rendu hommage dans un texte inédit publié par l’Humanité le 26 février.

Pour brûler, Frank brûlait, en soleil de midi sur la peau des tropiques

20 février 2025, Frankétienne a fait le grand saut dans le fond bleu, cet espace sans bornes qui lui semblait déjà si familier. C’est un paradoxe quand cela concerne l’homme le plus vivant d’Haïti, l’incandescence et l’irrévérence (en rêve errant) poussées à son extrême : poète visionnaire, dramaturge, romancier, chanteur, acteur artiste plasticien qui vivait surtout de sa peinture. Né le 12 avril à Ravine Sèche des suites d’un viol d’un riche américain sur une servante adolescente, Jean-Pierre Basilic Dantor D’Argent, dit Frankétienne est élevé par une mère analphabète. Loin de sombrer dans les trous noirs qui s’érigeaient en pièges devant lui, il a appris à dompter les orages afin d’avaler l’univers.

On peut voir, déceler les germes de sa puissance créatrice en ouverture de L’oiseau Schizophone, explosion de langages, de métaphores qui n’appartiennent qu’à lui dans l’univers du tout-monde en spirale : « Au vertige de ma terre saoulée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort… », « rien ne rive hors de saison de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d’y naître par mes lèvres, à l’étreinte de mes reins… »

Son œuvre est totale, herculéenne, rassemblant une centaine de publications. Parmi mes titres d’élection : Ultravocal, Fleurs d’insomnie, Rapp-Jazz, Galaxie Chaos-Babel, L’oiseau Schizophone, Corde et miséricorde. L’académicien Dany Laferrière a eu l’occasion de brosser en majesté le portrait polyphonique du monstre. Ici, j’aimerais évoquer quelques anecdotes concernant le passeur passionné, le chantre des transes et d’outrances, le créateur de génie qui pratiquait une générosité à hauteur d’homme.

Un tempérament de forçat de l’imaginaire

Suite à son enfance blessée et son adolescence turbulente, au prix de nombreux efforts, il s’est forgé un tempérament de forçat de l’imaginaire, comme il se plaisait à le dire. Devenu grand écrivain et homme d’affaires, fondateur du collège Frankétienne qui a formé plusieurs générations, il aurait pu céder à la tentation de s’enfermer dans une tour d’ivoire, surtout en notre pays où la méfiance et le snobisme sont un sport national.

Pourtant, sa demeure imposante perchée sur les hauteurs de Delmas 31, est un lieu de refuge pour les visiteurs, les jeunes créateurs en quête d’inspiration et d’horizon. Le grand poète recevait du monde chez lui comme une extension de son art. L’art comme don de soi dans la vie comme sur la page, en passant par la toile et la scène.

Jeune poète, habitant le quartier de Delmas, j’allais souvent chez Frankétienne. Ma première fois, j’étais invité dans le cadre d’un projet de troupe de théâtre « Compagnie compagnons clandestins » emmené par Faubert Bolivar et Guy Régis Junior. Nous étions une petite bande pétrie d’angoisses et de fièvre révolutionnaire. Après la rencontre qui se portait sur un de ses nombreux chefs — d’œuvre « Dezafi », le premier roman écrit en créole haïtien, nous étions débarrassés de toutes angoisses. Et l’élan révolutionnaire se transmuait en aile rageuse créatrice.

Quelques jours plus tard, je l’ai revu au vendredi littéraire, rencontre hebdomadaire incontournable qu’animait l’écrivain Lyonel Trouillot. La prise de parole improvisée de Frankétienne résonnait comme une décharge électrique dans la nuit. Cerise sur le gâteau, il offrait à chacun un lot de ses livres. Nous étions une cinquantaine dans l’assistance. On sortait de là avec l’âme complètement augmentée, le cerveau en feu, les bras chargés.

Ce soir-là, j’ai eu l’occasion de discuter avec son fils Rudy qui m’invitait à revenir chez eux pour partager une bière Prestige. Je rencontrais Marie Andrée, épouse et muse qui riait en coin des jaillissements langagiers de son mari. Chaque rencontre avec Frankétienne valait au moins un poème. Derrière l’écrivain immense, s’exprimait l’homme de partage et d’étoiles intraveineuses, apte à changer ou « orluner » le cours des choses. Accueillons dans nos mains l’œuvre généreuse du sublime accoucheur d’âmes de Port-au-Prince.



Crédit : James Noël


dimanche 9 mars 2025

L'aéroport du sud-ouest d'Haïti prêt à accueillir des vols internationaux !?


L'aéroport du sud-ouest L'aéroport du sud-ouest d'Haïti prêt à accueillir des vols internationaux prêt à accueillir des vols internationaux après l'interruption du trafic aérien vers la capitale

L'aéroport du sud-ouest d’Haïti est prêt à accueillir des vols internationaux pour la première fois, ont annoncé mercredi (5 mars 2025) les autorités, ajoutant une option plus sûre pour les compagnies aériennes commerciales qui ont suspendu tous leurs vols vers l’aéroport principal de Port-au-Prince, où la violence des gangs persiste.

L’aéroport Antoine Simon de la ville côtière des Cayes, du nom d’un président haïtien qui a mené une rébellion au début des années 1900, a fonctionné pendant près de deux décennies avant que des rénovations ne commencent en 2013 pour étendre sa piste. 

Il s’agit désormais du troisième aéroport international d’Haïti, un développement qui devrait stimuler l’économie locale et fournir un nouveau moyen à certaines organisations à but non lucratif de distribuer l’aide dont elles ont cruellement besoin. 

"C’est vraiment excitant", a déclaré Wynn Walent, directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Locally Haiti, basée au Colorado, qui opère dans le sud-ouest d’Haïti. "Pour des raisons compréhensibles, les gens se concentrent sur les défis à Port-au-Prince, mais il y a tellement de choses qui peuvent être faites dans le sud. Cela pourrait être un grand pas dans cette direction". 

Hugh Aprile, directeur régional de Mercy Corps pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a salué la nouvelle piste, affirmant qu'il était possible que davantage d'organisations basent leurs équipes aux Cayes plutôt qu'à Port-au-Prince.

"La plupart des besoins se situent dans la péninsule sud", a-t-il déclaré. "Pour nous, cela sera utile".

Leslie Voltaire, président du conseil présidentiel de transition d’Haïti, s’est rendu aux Cayes mercredi pour inaugurer l’aéroport rénové, affirmant qu’il aiderait à développer des secteurs tels que le tourisme. "Les infrastructures sont la base du développement économique d’un pays", a-t-il déclaré.

La plupart des personnes qui se rendent en Haïti atterrissent à l’aéroport international de la ville côtière du nord de Cap-Haïtien, puis se rendent par voie terrestre ou par hélicoptère dans la capitale.

L’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince reste ouvert, mais les vols commerciaux sont interrompus depuis que des gangs ont ouvert le feu sur trois avions en novembre, blessant légèrement une hôtesse de l’air.


Crédit-Texte : Yasmina Yacou/AP


Allonger une piste suffit-il à faire d’un aérodrome local un aéroport international ?

 


Allonger une piste suffit-il à faire d’un aérodrome local un aéroport international ?

 Analyse des critères techniques, scientifiques et réglementaires.

Réévaluer la notion d’aéroport international : entre cadre normatif et réalité infrastructurelle. L’architecte Leslie Voltaire n’a même pas eu la décence de faire construire une tour de contrôle avant son annonce médiatique… nous avons vu la même chose avec le soi-disant aérodrome des Gonaïves en janvier 2004. Est-ce le point fort de Lavalas ?

La transformation d’un aérodrome local ou domestique en aéroport international ne saurait être réduite à une simple modification de la longueur de la piste, ni à une déclaration administrative. Selon les normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’acquisition d’un statut international repose sur une convergence de critères techniques, réglementaires, logistiques et institutionnels inscrits dans une approche systémique de la gestion aéroportuaire. L’aérodrome des Cayes, « inauguré: mercredi comme prétendu aéroport international sans qu’aucun appareil de transport commercial international ne puisse y atterrir, représente une image marquante de cette disjonction entre les exigences techniques et les proclamations politiques.

Sur le plan strictement technique, l’allongement d’une piste, qu’il s’agisse de quelques centaines de mètres ou même de deux kilomètres, ne suffit jamais à conférer à une infrastructure la capacité d’accueillir du trafic aérien international. La longueur de la piste doit être adaptée aux performances des aéronefs ciblés, en tenant compte de la masse maximale au décollage (MTOW), des conditions météorologiques locales et des marges de sécurité définies par l’Annexe 14 de l’OACI. Or, la certification d’un aéroport international ne repose pas uniquement sur la piste : le balisage lumineux, la résistance du revêtement (Pavement Classification Number – PCN), la compatibilité avec les procédures de navigation (PBN) et l’intégration de systèmes d’approche aux instruments (ILS ou RNAV) conditionnent directement la capacité de l’infrastructure à répondre aux standards internationaux.

Conditions réglementaires, douanières et sécuritaires : une matrice de conformité internationale

La classification d’un aéroport comme international implique également le respect de conditions réglementaires rigoureuses, définies par la Convention de Chicago de 1944 et ses annexes, notamment celles relatives à la facilitation (Annexe 9) et à la sécurité (Annexe 17). Tout aéroport international doit disposer de services de contrôle aux frontières, incluant des dispositifs de vérification biométrique, des services de douane conformes aux exigences de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et des infrastructures permettant l’inspection sanitaire et phytosanitaire des cargaisons et des passagers. En l’absence de ces dispositifs, la dénomination « international » ne repose sur aucune base légale reconnue au niveau de l’aviation civile internationale.

L’aérodrome des Cayes donne à voir, dans toute sa crudité, les carences structurelles qui entravent la mise en place de procédures de facilitation conformes aux standards internationaux. À l’inverse de l’aéroport du Cap-Haïtien, dont la transformation internationale avait été accompagnée par la certification effective de ses installations de contrôle frontalier, Les Cayes a été déclaré international en dehors de tout processus de certification coordonné avec l’Autorité de l’aviation civile haïtienne (OFNAC) et les instances internationales compétentes. Ce type de requalification met en exergue un enjeu fondamental : celui de la crédibilité de la politique aéroportuaire nationale.

L’intégration dans les réseaux aériens : une condition fonctionnelle indispensable

Au-delà des critères techniques et réglementaires, un aéroport international doit s’inscrire dans un réseau de connectivité aérienne global, articulant des dessertes régulières opérées par des transporteurs internationaux. Cette intégration repose sur la mise en place d’accords bilatéraux de services aériens (ASA) encadrés par les normes de l’OACI, et sur la démonstration de la capacité de l’aéroport à satisfaire aux exigences opérationnelles des compagnies aériennes. Ces dernières évaluent la qualité des infrastructures, les coûts opérationnels, les procédures de traitement des passagers et du fret, ainsi que la fiabilité des services de navigation aérienne (ANSP).

En l’absence d’accords préalables avec des transporteurs et d’une intégration effective dans les systèmes de réservation mondiaux (GDS), la déclaration d’un statut international demeure une fiction juridique déconnectée des flux réels de trafic aérien. À titre de comparaison, lors de l’inauguration de l’aéroport international du Cap-Haïtien, un Boeing 737 affrété par le département d’État américain avait immédiatement marqué la validation fonctionnelle de l’infrastructure, ce qui contraste avec l’inauguration des Cayes, où aucune liaison internationale n’a été enregistrée.

Capacité opérationnelle et gestion de la sécurité aéroportuaire

Un aéroport international doit également démontrer sa capacité à assurer une gestion rigoureuse de la sécurité, conformément aux exigences de l’Annexe 17 de l’OACI. Cela implique la mise en place d’un programme de sûreté aéroportuaire (ASP), la formation continue du personnel de sûreté, la mise en œuvre de procédures de filtrage passagers et bagages aux normes internationales, ainsi que la coordination avec les services de renseignement nationaux et étrangers pour la gestion des menaces terroristes ou criminelles. Les infrastructures des Cayes, en l’absence de ces dispositifs, ne peuvent prétendre satisfaire aux conditions minimales requises pour garantir la sécurité des opérations internationales.

L’exemple historique de l’aéroport international de Port-au-Prince illustre, avec une éloquence particulière, l’importance de la démonstration de capacité opérationnelle. Lors de la réception du Concorde sous la présidence de Jean-Claude Duvalier, l’atterrissage de cet appareil emblématique n’était pas uniquement symbolique : il validait la compatibilité technique de la piste et la fiabilité des services de navigation, tandis que les procédures de sécurité avaient été spécifiquement renforcées pour cet événement. Aucun dispositif de cette nature n’a été constaté lors de l’inauguration de l’aérodrome des Cayes, révélant l’absence de coordination entre les acteurs techniques, sécuritaires et diplomatiques.

Enfin de compte, la transformation d’un aérodrome en aéroport international ne saurait se limiter à une déclaration administrative ou à un prolongement partiel de la piste. Ce processus repose sur une matrice multidimensionnelle combinant certification technique, conformité réglementaire, intégration dans les réseaux aériens internationaux, démonstration de capacité opérationnelle et sécuritaire, et reconnaissance formelle par les instances de l’aviation civile mondiale. En l’absence de ces éléments, la prétention à l’internationalisation relève davantage d’une stratégie de communication politique que d’une réalité fonctionnelle. Le cas des Cayes met à nu les dérives d’une politique aéroportuaire déconnectée des standards techniques et réglementaires, appelant à une refonte complète de la gouvernance aéroportuaire en Haïti, fondée sur l’exigence de crédibilité internationale et de sécurité opérationnelle.



Crédit: Rezo Nodwes


samedi 8 mars 2025

Pourquoi, 8 Mars, la Journée internationale de la femme est-elle importante ?


Pourquoi la Journée internationale de la femme est-elle importante ?

Depuis plus d'un siècle, la Journée internationale de la femme est célébrée le 8 mars dans le monde entier.

Il s'agit d'une journée mondiale qui reconnaît et célèbre les réalisations des femmes tout en sensibilisant à l'inégalité et à la discrimination entre les sexes.

Mais pourquoi cette journée est-elle importante ?

Comment est née la Journée internationale de la femme ?

La Journée internationale de la femme (JIF) est née du mouvement syndical.

Les graines ont été plantées en 1908, lorsque 15 000 femmes ont défilé dans la ville de New York pour réclamer une réduction du temps de travail, un meilleur salaire et le droit de vote.

Un an plus tard, le Parti socialiste américain a proclamé la première Journée nationale de la femme.

Clara Zetkin a fondé la Journée internationale de la femme en 1910.

L'idée d'en faire un événement international revient à Clara Zetkin, communiste allemande et défenseur des droits des femmes.

En 1910, elle l'a évoquée lors d'une conférence internationale des femmes travailleuses à Copenhague.

Sa suggestion a été soutenue à l'unanimité par les 100 femmes de 17 pays qui participaient à la conférence.

La première Journée internationale de la femme a été célébrée en 1911, en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse.

Elle a été officiellement reconnue par les Nations unies (ONU) en 1977. Le premier thème adopté par l'ONU (en 1996) était « Célébrer le passé, préparer l'avenir ».

Pourquoi la Journée internationale de la femme a-t-elle lieu le 8 mars ?

L'idée originale de Mme Zetkin pour une célébration internationale n'était pas liée à un jour particulier.

La date du 8 mars a été choisie après que les femmes russes eurent réclamé « du pain et la paix » lors d'une grève en temps de guerre en 1917.

Quatre jours après le début de la grève, le tsar a été contraint d'abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes.

Selon le calendrier julien alors en vigueur en Russie, la grève des femmes a débuté le 23 février.

Dans le calendrier grégorien utilisé dans le reste du monde, cette date est le 8 mars.

Comment la Journée internationale de la femme est-elle célébrée dans le monde ?

La Journée internationale de la femme est un jour férié dans de nombreux pays. En Chine, de nombreuses femmes bénéficient d'une demi-journée de congé, conformément aux recommandations du Conseil d'État. Des milliers d'événements sont organisés dans le monde entier, notamment des marches, des conférences, des concerts, des expositions et des débats.

Des manifestants en France tiennent des pancartes et chantent alors qu'elles défilent dans le centre de Paris pour marquer la Journée internationale de la femme en 2024.

Légende image,L'année dernière, la Journée internationale de la femme en France a également marqué l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution française.

En Italie, la JIF est appelée Festa della Donna, et les fleurs de mimosa sont un cadeau très apprécié.

En Russie, les ventes de fleurs doublent généralement à l'approche de la Journée internationale de la femme.

En Ouganda, qui célèbre la Journée internationale de la femme depuis 1984, le gouvernement choisit un thème différent chaque année.

Dans certains pays, dont la Serbie, l'Albanie, la Macédoine et l'Ouzbékistan, la fête des mères et la JIF tombent le même jour.

Aux États-Unis, le mois de mars est le Mois de l'histoire des femmes. Une proclamation présidentielle publiée chaque année rend hommage aux réalisations des femmes américaines.

Pourquoi porte-t-on la couleur violette à l'occasion de la Journée internationale de la femme ?

Femme aux yeux peints en violet et en vert, représentant des fleurs et des cercles autour de ses yeux.

Madagascar et le Népal ont également fait de cette journée un jour férié réservé aux femmes.
Le violet, le vert et le blanc sont les couleurs de la JIF, selon le site web de la Journée internationale de la femme.

On peut y lire que : « Le violet signifie la justice et la dignité. Le vert symbolise l'espoir. Le blanc représente la pureté, bien qu'il s'agisse d'un concept controversé ».

Ces couleurs étaient utilisées par la Women's Social and Political Union (WSPU), un groupe créé au Royaume-Uni en 1903 pour lutter en faveur du vote des femmes.

Quel est le thème de la Journée internationale de la femme 2025 ?

Le thème des Nations unies pour 2025 est « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », qui vise à donner à la prochaine génération les moyens d'agir en tant que catalyseurs d'un changement durable.

Le site web de la Journée internationale de la femme a choisi le thème « Accélérer l'action ».

L'organisation encourage les gens du monde entier à utiliser les hashtags #IWD2025 et #AccelerateAction tout en partageant des messages positifs sur cette importante célébration afin de montrer leur solidarité avec les femmes et les filles.

Pourquoi les militants affirment-ils que la Journée internationale de la femme est nécessaire ?

Les organisateurs affirment que cette journée est un appel à l'action pour accélérer la parité entre les hommes et les femmes.

Y a-t-il encore du travail à faire ?

Les données semblent indiquer que oui.

L'ONU a vérifié une augmentation des violences sexuelles liées aux conflits, avec 3 688 incidents en 2023, soit une hausse de 50 % par rapport à 2022. Les femmes et les filles représentaient 95 % des victimes.

Selon l'Unicef, on estime à 119 millions le nombre de filles en âge d'aller à l'école qui ne sont pas scolarisées.

Un rapport du groupe de la Banque mondiale datant de 2024 montre que les femmes ne jouissent que de deux tiers des droits légaux dont bénéficient les hommes.

En 2024, BBC 100 Women a indiqué que près de la moitié de la population mondiale - 3,6 milliards de personnes - avait des élections majeures en 2024, mais c'est aussi une année où le taux de croissance de la représentation féminine a été le plus faible depuis 20 ans.

L'instantané sur le genre 2024 d'ONU Femmes montre qu'il faudra encore 137 ans pour sortir toutes les femmes et les filles de la pauvreté.

En 2023, une femme sur cinq âgée de 20 à 24 ans était mariée avant l'âge de 18 ans.

Dans le monde, environ 51 100 femmes et filles ont été tuées par leur partenaire intime ou d'autres membres de la famille en 2023.

Existe-t-il une Journée internationale de l'homme

La Journée internationale de l'homme a lieu le 19 novembre depuis les années 1990.

Cet événement n'est pas reconnu par les Nations unies, mais il est célébré dans plus de 80 pays, dont le Royaume-Uni.

Selon les organisateurs, cette journée met l'accent sur « la valeur positive que les hommes apportent au monde, à leurs familles et à leurs communautés ».

Elle vise à mettre en avant des modèles positifs, à sensibiliser au bien-être des hommes et à améliorer les relations entre les sexes.

Pendant de nombreuses années, l'humoriste Richard Herring a collecté des dizaines de milliers de livres pour l'organisation caritative Refuge, spécialisée dans la lutte contre la violence domestique, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, en répondant sur X, anciennement Twitter, aux personnes qui s'indignaient de l'absence d'une Journée internationale de l'homme.

Crédit : Radio Internationale d'Haïti Avec la BBC

FM Stéréo en Haïti : 50 ans d'innovation !


Le 8 mars 1975 marque une étape importante dans le paysage médiatique haïtien : Radio Métropole devient la première station du pays à émettre en FM stéréo, sur la fréquence 100 Mhz. Un événement salué à l’époque comme un « progrès sensationnel ».

Pour la première fois, les auditeurs bénéficient d'une qualité sonore améliorée, avec une clarté et une pureté inédites. Ce jour-là, la lumière “stéréo” apparaît enfin sur les cadrans des récepteurs. Cinquante ans plus tard, cet anniversaire est l’occasion de retracer l’évolution de la radio haïtienne, depuis ses débuts jusqu’à son essor à travers le pays et ses avancées technologiques marquantes.

La radio a émergé à la fin du XIXe et au début du XXe siècle grâce à plusieurs avancées technologiques majeures. Des scientifiques comme Hertz, Tesla, Branly, Marconi et Fessenden ont contribué à son développement, permettant la transmission sans fil de messages et de sons. Les premières stations de radio grand public apparaissent dans les années 1920.

L’histoire de la radio en Haïti remonte à cette époque, sous l’Occupation américaine, période où elle est utilisée principalement à des fins éducatives et de propagande. La station HHK, inaugurée en 1926 avec une puissance de 1 KW, commence à diffuser deux heures chaque vendredi soir. Dans la capitale et les grandes villes de province, des récepteurs sont installés sur des places publiques. Dans les années 1930, le pays compte environ 500 récepteurs, et à la fin des années 1960, une vingtaine de stations sont actives à travers le territoire : entre autres Radio Port-au-Prince, Progrès, Carillon, Cacique, Voix de la Révolution Duvaliériste, MBC… des institutions aujourd’hui disparues.

Après la Seconde Guerre mondiale, la radio se démocratise véritablement avec l'arrivée des transistors en 1954, qui la rendent portable et accessible à tous. À travers le monde, les années 1960 voient l'émergence de nouvelles stations sur la bande FM.

Radio Lumière, fondée en 1959, va explorer cette technologie. Des tests montrent que des relais FM installés en montagne permettent de créer un réseau national. En 1964, Radio Lumière ouvre des studios à Côte-Plage, équipés d’émetteurs AM et FM. En 1969, Radio Nouveau Monde, soutenue par le régime Duvalier, installe son émetteur FM de 1 kW sur les toits de la mairie de Port-au-Prince et son antenne AM à Damien.

Toutefois, c’est dans les années 1970 que la radio haïtienne connaît une transformation majeure avec l’introduction de la FM stéréo.

Fondée en 1970, Radio Métropole est la première station à adopter cette technologie. Pour son cinquième anniversaire, sur sa seconde fréquence, 100.1 MHz FM, elle offre aux auditeurs une expérience d’écoute optimisée, conforme aux standards internationaux. L’accueil du public est immédiat et enthousiaste, bien que certains souhaitent une programmation plus variée. Le Nouvelliste rapporte ainsi que « deux heures de musique classique, en FM stéréo, au moins trois fois par semaine, feraient plaisir à de très nombreux amateurs ».

Dans les années qui suivent, Métropole continue d’innover avec des reportages mobiles dans les rues, l’intégration de lecteurs CD et des émissions interactives où les auditeurs peuvent intervenir par téléphone.

En 1977, le gouvernement lance Radio nationale, munie d’un émetteur AM puissant et une antenne FM stéréo située à 800 mètres d'altitude, surplombant la capitale. Avec une bonne qualité audio et une couverture étendue, elle devient rapidement l'une des stations les plus puissantes du pays, rivalisant avec les radios privées.

Des ondes courtes à la FM

Les années 1990 sont aussi marquées par des avancées technologiques majeures. En juillet 1994, Radio Tropicale Internationale devient la première station haïtienne à relayer sa programmation par satellite, entre ses stations aux Etats-Unis et en Haïti. Radio Vision 2000 suit en octobre 1995, devenant la première station à établir un réseau régional via satellite.

Dans les années 1980 et 1990, de nouvelles stations apparaissent à Port-au-Prince et en province. Dans la capitale, plusieurs commencent à émettre simultanément en AM et FM, notamment Radio Antilles Internationales en 1984, Voix de l’Espérance en 1986, Radio Lankansyèl en 1987, Céleste FM en 1990, Kadans FM en 1991 et Radio Ginen en 1994.

Radio Super Star, lancée en 1987 par Albert Chancy, est la première à diffuser sa programmation exclusivement sur la bande FM, inspirant d’autres à suivre cet exemple. Ainsi, Radio Galaxie voit le jour en 1990, suivie de Tropic FM, Magik Stéréo (aujourd’hui Magik 9) et Signal FM en 1991. Radio Kiskeya est fondée en 1994, tandis que Sweet FM et Radio Timoun émergent en 1996.

En province, l’évolution est similaire mais plus tardive. Les premières stations locales émettent d’abord en ondes courtes avant de migrer vers l’AM. Radio Voix du Nord, fondée en 1945 à Cap-Haïtien, figure parmi les plus anciennes, suivie de Radio Citadelle et Radio 4VEH en 1950. En 1953, Radio Voix de l’Ave Maria est créée au Cap-Haïtien, tandis que Radio Indépendance voit le jour aux Gonaïves.

A Jérémie, Radio Grande-Anse commence à diffuser en 1960, tandis que Radio Saint-Marc est lancée en 1973, la même année que Radio Télédiffusion Cayenne aux Cayes. En 1974, Radio Trans-Artibonite démarre aux Gonaïves, ainsi que Radio Men Kontre aux Cayes. À partir de la fin des années 1980, de nouvelles stations provinciales diffusent exclusivement en FM, offrant une meilleure qualité sonore et une couverture élargie.

Innovations technologiques

Les années 1990-2000 marquent une prolifération des stations FM. Comme l’indique le journaliste Jacklin Jean Paul lors d’un séminaire web sur les 100 ans de la radio en Haïti : « À partir de cette période, les stations FM se multiplient dans le pays. Dans ce contexte, les radios AM diminuent progressivement en nombre, sans pour autant perdre leur influence. Les ondes moyennes permettent une couverture nationale, idéale pour diffuser des messages, notamment lors de rassemblements politiques. Les autorités en prennent conscience et accordent massivement des fréquences FM. Les stations AM coûtent plus cher, mais offrent une couverture étendue, tandis que les FM restent limités à des zones spécifiques. »

L’arrivée d’Internet à la fin des années 1990 ouvre de nouvelles perspectives. Des radios fonctionnent en réseau et, grâce à des stations relais FM en province, couvrent une grande partie du territoire. Beaucoup diffusent désormais leurs programmes en ligne, accessibles sur téléphones mobiles et via des plateformes de streaming comme Zeno FM.

Les applications mobiles permettent d’écouter les émissions en direct ou en différé. Avec l’évolution technologique, les webradios se multiplient et proposent une programmation variée, sans frontières. Les réseaux sociaux deviennent aussi des canaux de diffusion, avec des programmes filmés en direct.

Selon le dernier rapport du Conseil national des télécommunications (Conatel), seules trois stations (Lumière, Ginen et Nationale) restent présentes sur la bande AM, tandis qu’il existe près de 660 fréquences légales (stations + relais) émettant en FM à travers les 10 départements du pays. Plusieurs centaines d’autres fréquences, non autorisées, sont considérées comme des radios pirates et sont parfois fermées par les autorités. Certaines causent même des interférences avec les communications des aéroports.

Cinquante ans après l’introduction de la FM stéréo en Haïti, son impact demeure considérable. Comme le souligne David N. Hartt dans son livre “Broadcasting in Haiti, Its History, Penetration, Social Role and Perspective” : « La radio en Haïti a su s’adapter aux défis de son temps, devenant un outil indispensable pour informer, éduquer et divertir. »


Crédit : Claudel Victor

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