Ligue des champions : au bout de l'épopée, le PSG corrige l'Inter Milan et réalise son rêve
Il n'y a pas eu match ou très peu en finale de Ligue des champions. Le PSG a corrigé l'Inter Milan dans un maîtrisé quasiment de bout en bout. Paris tient enfin sa Coupe d'Europe, qu'il convoite depuis le rachat du club en 2011par le Qatar.
Le scénario est un classique des blockbusters : une équipe de jeunes loups plein d'ambitions qui, sous la houlette d'un sage mentor, tentent de soulever des montagnes pour réaliser leurs rêves. Armé du plus jeune XI de la compétition, et même d'une finale de Ligue des champions, Luis Enrique a bien emmené son PSG sur le toit de l'Europe, maîtrisant assez facilement l'Inter et ses vieux briscards.
Comme tous les films hollywoodiens, l'histoire devait forcément bien se terminer. Dès le début de ce 31 mai désormais gravé dans l'histoire, il y avait une conviction, un rêve, une foi : “Cette année était la bonne pour le PSG”.
Une foi absolue dans la victoire du PSG
Dans la fan-zone parisienne de Munich, cette place royale pour se substituer au Parc des princes, on y croyait. À Paris, on n'avait jamais vu autant de maillots du Paris Saint-Germain de sortie un soir de match et, on y croyait. Dans toute la France, il y avait cette envie que se termine la disette du foot hexagonal en Ligue des champions avec ces six finales perdues et, on y croyait.
Il n’y avait guère que du côté du Vieux Port et de Marseille où l’on priait pour que le rival honni ne l’emporte pas pour rester “à jamais les premiers” mais surtout les seuls à avoir dompté la compétition-reine en Europe, en 1993.
Le scénario était pourtant cousu de fil blanc avec l'Histoire, celle avec un grand "H" prête à bégayer : et si, 32 ans après la victoire d’un club français à Munich un soir de mai contre un club de Milan, un autre club français remportait le plus haut trophée continental un soir de mai contre un club de Milan ?
Du côté de Munich, les supporters parisiens se séparaient en deux groupes : ceux qui clamaient à tous les micros haut et fort que la victoire serait rouge et bleue ce soir et ceux qui, tout en y croyant, se refusaient à le dire par superstition. Le néo-retraité du cyclisme, Thibaut Pinot, grand amoureux du PSG, était de ceux là : “Ça devrait le faire mais faut jamais parler trop vite.”
Le PSG fait le travail en 20 minutes
Mais, dans l'Alianz Arena, les Parisiens n'ont pas laissé le temps aux supporters de parler trop vite. Les hommes de Luis Enrique, en mission, ont très vite installé leur jeu. De la possession, du pressing et l'étouffement constant de l'Inter Milan.
Dès la 2e minutes, Désiré Doué, préféré à Bradley Barcola, s'illustre. Il est de la première incursion dans la surface interiste. Quelques minutes plus tard, plusieurs centres consécutifs à un coup-franc bien placé au poteau de corner font frissonner les Milanais.
Puis, Paris plante sa première banderille. Face à une Inter Milan déjà acculée, Vitinha est libre de transmettre à Doué sur le côté gauche. Ce dernier pivote et transmet à Hakimi, en position d'avant-centre. Le latéral marocain ne se fait pas prier pour ouvrir le score (12, 1-0).
Derrière Donnarumma, les supporters parisiens laissent éclater leur joie et leurs fumigènes. Mais cela ne suffit pas pour ce Paris. Bientôt le passeur se mue en buteur. Après une récupération de Pacho en défense, Dembélé est trouvé dans le camp italien. Ancien Rennais reconnait les siens. Il sert Désiré Doué qui double la mise (20e, 2-0). La fumée des fumigènes n'avaient même pas eu le temps de se dissiper que de nouveaux sont allumés.
Serrer les dents et tenir
Le PSG a la maîtrise du match mais sait qu'il ne doit pas se déconcentrer car en demi-finale, les Milanais ont prouvé qu'ils savaient enflammer les matches et renverser les situations impossibles. La défense parisienne repousse méthodiquement les assauts d'Acerbi (23e) ou Pavard (30e). Mais sur un corner, Marcus Thuram fait frissonner le peuple rouge et bleu mais sa tête passe à côté des cages de Gianluigi Donnarumma (37e).
Côté Paris, Dembélé manque la balle de 3 à 0 juste avant la mi-temps, servi par Doué (44e). Seul ombre au tableau à la base : la blessure de Nuno Mendes, qui a toutefois serré les dents jusqu'à la pause.
Le début de seconde période est haché. Si Paris a des occasions, il en concède également. L'Inter met plus de pression qu'en première mi-temps, Donnarumma et ses coéquipiers doivent s'employer pour résister, bien aidé par ses supporters.
Paris veut tuer le match avant que l'Inter Milan l'emballe. Kvaratskhelia dévisse sa frappe et manque une occasion de le faire (54e). Tout comme Hakimi, trop juste à la conclusion d'une contre-attaque (60e).
Heureusement, Paris peut compter sur Désiré Doué pour faire le travail. Du haut de ses 19 ans, il s'offre un doublé et célèbre en enlevant son maillot devant la tribune parisienne (63e, 3-0). Il fait rugir de plaisir les supporters parisiens de l'Alianz Arena, du Parc des princes et de la France entière.
Le héros du match sort dans la foulée, remplacé par Barcola. Les Italiens sont sonnés et le reste n'est qu'une formalité. Le raté de l'entrant restera une anecdote (70e), le but de "Kvara" un bonus qui ravira ses fans géorgiens croisés la veille à l'Olympiapark (73e, 4-0) et l'arrêt réflexe de Donnarumma une simple occasion de s'illustrer dans la finale (75e). Les Parisiens défendent comme des morts de faim jusqu'à la dernière minute, à l'image de Kvaratskhelia qui se fend d'un retour rageur pour censurer Dumfries (79e). Senny Mayulu, le Titi parisien, parachève le chef d'oeuvre en fin de match (87e).
Oubliée la remontada de 2017, oubliées les humiliations, oubliés les renversements de situations improbables qui ont marqué l'histoire du PSG depuis le rachat du club par le Qatar en 2011.
Cinq ans après la finale perdue de Lisbonne, quatorze ans après son rachat par QSI, 29 ans après son dernier titre continental et 55 ans après sa création, ce PSG a décroché le Graal. Luis Enrique parlait la veille de "marquer l'histoire" ? L'histoire lui a donné raison.
Crédit: Mehdi BOUZOUINA avec AFP et Radio Internationale d'Haïti
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