Appel à la communauté internationale –
Tribune d’un journaliste haïtien révolté
Mesdames et Messieurs,
Je vous écris depuis une capitale à genoux: Port-au-Prince! Un pays qui agonise: Haïti!
Haïti est pris en otage par des gangs tout-puissants, abandonné par son Conseil Présidentiel de Transition (CPT) "arpagon" incapable de gouverner, et rejeté par une communauté internationale qui se contente de déclarations sans effet. Nous vivons dans la peur, dans la faim, dans l’exil. Et pourtant, le monde se tait.
Haïti, prison intérieure
Les gangs règnent. Ils contrôlent les routes, imposent leurs taxes, dictent leurs couvre-feux. Le CPT, censé nous conduire vers des élections, est paralysé. L’État a disparu. Nous, citoyens, survivons comme des ombres.
Haïti, prison extérieure
Face à cette terreur, des milliers d'Haïtiens et Haïtiennes fuient. Mais l’exil est devenu une impasse. Aux États-Unis, l’administration Trump annonce des expulsions massives, remet en cause le Temporary Protected Status (TPS) et renforce les contrôles.
Les remises de la diaspora — près d’un quart du PIB — sont menacées. Les couper, c’est condamner Haïti à la misère absolue.
Une complicité régionale
La République dominicaine ferme ses frontières. Les micro-États caribéens saturent. Les pays d’Amérique latine se replient. Et la communauté internationale se contente de communiqués. Haïti est abandonné, livré aux gangs à l’intérieur, rejeté à l’extérieur.
L’indifférence est un crime
Ce qui se joue aujourd’hui en Haïti n’est pas une crise isolée. C’est un scandale mondial. Car laisser un peuple sombrer dans la violence et la misère, c’est un choix. C’est un abandon. C’est une complicité.
Appel à l’ONU et aux grandes puissances
Nous, journalistes, citoyens, témoins de ce désastre, refusons de nous taire.
Nous exigeons :
- La sécurisation immédiate de corridors humanitaires sous mandat international, pour protéger les populations civiles.
- Le maintien du TPS et des statuts légaux pour les Haïtiens aux États-Unis, afin de préserver les remises vitales.
- La mise en place d’une coalition régionale entre la CARICOM et les États-Unis pour coordonner les patrouilles maritimes, l’accueil temporaire et la protection des migrants.
- Un soutien financier massif des grandes puissances pour compenser la fragilisation des remises et relancer les services essentiels en Haïti.
- La protection des enfants et des femmes contre la traite, l’exploitation et les violences liées aux déplacements forcés.
Haïti n’est pas un problème, c’est un peuple
Je vous parle avec colère, avec désespoir, mais aussi avec la conviction que votre silence est un crime.
Haïti est pris en étau :
Prisonnier de la violence chez lui, prisonnier du rejet ailleurs. Le CPT est impuissant, les gangs triomphent, et Washington ferme la porte.
Haïti n’est pas un problème à repousser. C’est un peuple à défendre. Et votre silence, aujourd’hui, fait de vous des complices.
Sauvez Haïti !
Crédit: Andy Limontas II
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