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lundi 22 décembre 2025

Haïti/Culture/Justice: Carel Pedre, quand l'arrestation d'un journaliste culturel devient le festival national de la malveillance haïtienne

QUAND L’ARRESTATION D’UN JOURNALISTE CULTUREL DEVIENT LE FESTIVAL NATIONAL DE LA MALVEILLANCE HAÏTIENNE...

Si Haïti était un théâtre, l’arrestation controversée de Carel PEDRE, survenu le dimanche 21 décembre 2025 aux États-Unis, serait l’acte III d’une tragédie grecque mal traduite en créole. La règle numéro un, l’Haïtien n'a pas besoin de comprendre pour condamner, il suffit de haïr. Chez nous, la présomption d’innocence est un concept aussi exotique que la neige.  Cest la description parfaite d'une sociologie brutale d’un peuple qui préfère enterrer ses héros que de les comprendre.

En Haiti, nous avons inventé un sport national qui ne figure dans aucun dictionnaire : « rire au-dessus du cadavre moral de son voisin ». 

Pendant que le monde entier se débat pour juger, analyser, contextualiser, les Haïtiens, eux, ont développé une passion rare de la célébration euphorique du désastre d’autrui. Oubliez le foot, la danse, et le rara, car ici, la ligue professionnelle, c’est « Ti Nouvo Malè a», où chaque chute d’un compatriote célèbre devient une orgie numérique.

LA RÉPUBLIQUE DES ÉPICES ÉMOTIONNELLES

Un Haïtien ne répète jamais une information brute, car il la farcit, la farcit encore, la remplit d’opinions, de jalousies, de fantasmes, d’amertume, et la sert chaude avec le piment, le sel, le Maggi, les mensonges recyclés et une pincée de haine générationnelle.

La sociologie l’explique, un peuple traumatisé, fabriquant du sens à partir du chaos. 

L’anthropologie répond en ces ternes, l'héritage colonial du rabaissement systémique. Le cynisme haïtien ajoute : «Nou kontan lè sa rive lòt moun, paske sa pa rive nou—poko ! »

99 LUMIÈRES, 1 OMBRE : LE CALCUL NATIONAL

Tu peux briller 99 jours dans l'année en Haïti, à la radio, à la télé, à un podcast, à une communauté, et à un travail social, personne ne voit rien. Une seule erreur, réelle, supposée ou inventée, et soudain tout le monde s’éveille comme un coq tibétain sous cocaïne.

Carel PEDRE a beaucoup voyagé dans l’imaginaire social parmi les héros, les traîtres, les pions politiques, les polémistes, les génies médiatiques, les opportunistes, les influenceurs, les manipulateurs, les idoles, et les ennemis. 

En clair, réussir en Haïti, ce mot est l’insulte ultime. L’arrestation ? Factuelle. La réaction collective ? Psychiatrique.

SOCIOLOGIE DE LA HAINE CHEZ NOUS : UNE SCIENCE EXACTE

Il y a trois catégories principales de réactions haïtiennes face au malheur d’autrui. D'abord, les jouisseurs sont ceux qui n’ont pas grand-chose dans la vie excepté des données internet illimitées et un besoin viscéral d’humilier quelqu’un avec plus de succès qu’eux. 

Par ailleurs, les moralisateurs bibliques sont ceux qui n’ont jamais péché, parce qu’ils n’ont jamais eu l’occasion. Et enfin, les bourreaux empathiques qui 

disent «courage», mais espèrent secrètement un deuxième scandale.

La science explique que la complexité psychologique, la frustration économique, la mémoire traumatique collective, et la reproduction culturelle du dénigrement.

La réalité dit simplement : «Krab yo toujou ap rale krab yo.»

ANTHROPOLOGIE DU SUCCÈS PAYANT

En Haïti, il existe deux crimes impardonnables réussir malgré le pays, étre aimé malgré les autres, être célèbre est dangereux et tu deviens miroir. Chacun s’y regarde et déteste ce qu’il y voit. Alors, on brise le miroir. Quand un Haïtien prospère, beaucoup se sentent trahis : «Poukisa li, e pa mwen ?»

Il est fascinant d’observer comment un peuple traumatisé par l’impunité, la corruption politique, l’injustice structurelle, et la misère existentielle devient soudain très investi par un mugshot, un titre de police, un ragot WhatsApp, un hoax Facebook, et un tweet sans source.

Pas parce qu’il veut la vérité, il veut une excuse.

Une excuse pour justifier sa haine préexistante. Carel PEDRE est juste l’écran du jour.

CARELLISME : L’IDENTITÉ FANTASMÉE DU HÉROS TRAGIQUE

On peut ne pas aimer Carel PÈDRE pour ses prises de position, son ton, ses choix, ses querelles, et son persona public. C’est normal, sain, nécessaire. Mais confondre justice et jubilation, voilà notre cancer social. L’homme arrêté devient la preuve vivante que nous attendions tous pour crier «Aaaaah ! Mwen te konn sa !» Même si personne ne savait rien.

Haïti ne manque pas d’électricité parce qu’elle n’a pas de centrale de production. Elle manque d’électricité parce qu’elle consomme toute son énergie à incendier ses propres fils. Carel PEDRE pa premye. Li pap dènye. 

Tandis que les autres nations avancent sur la recherche, l’innovation, l’éducation, la technologie, et la justice.  Nous, nous progressons sur le plaisir macabre de regarder un compatriote glisser sur une peau de banane imaginaire. Une société qui rit devant la chute d’un des siens ne se lève jamais. Et tant que le pays reste un canon chargé de jalousie, chaque réussite sera une cible, chaque erreur un carnaval, et chaque Haïtien, vivant ou mort, sera un spectacle.


Crédit: Amos CINCIR 

Serviteur de l'Empire d'Hayti 

Ambassadeur du Royaume 

22 décembre 2025

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Haïti/Culture/Justice: Carel Pedre, quand l'arrestation d'un journaliste culturel devient le festival national de la malveillance haïtienne

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