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vendredi 12 décembre 2025

Haïti/Football ⚽️: Wilner Nazaire est-il une brebis égarée?

WILNER NAZAIRE, EST-IL UNE BREBIS ÉGARÉE?

Désigné par le Comité de Normalisation, invité par la Fifa à la cérémonie du tirage au sort de la Coupe du monde 2026, dans cet honneur qui lui a été fait, Wilner Nazaire n'est pas aussi brebis égarée qu'il paraît, lui que la FHF et la FIFA sont parties chercher pour être singulièrement honoré. C'est que les observateurs de la vie sportive des mondialistes ont pensé que la FHF a délaissé le troupeau bien discipliné des soixante-quatorzards en faveur de la présumée "Brebis égarée" Wilner Nazaire, lui que nous n'avons plus revu, nous trompions-nous depuis 1974, à la vérité depuis 1976. Vous le verrez plus loin. Dit ainsi, c'est reconnaître un certain mérite des mondialistes de 74 restés attachés au pays d'Haïti que voici et à son football, à un titre ou à plusieurs. Comme quoi, l'international haïtien à honorer en la circonstance aurait dû être choisi entre Philippe Vorbe ou Tom Pouce, Pierre Bayonne ou Marion Léandre, Henry Francillon ou Guy Saint Vil. Et là encore, fragilité de santé, retraite totale de la vie sociale, obligations familiales, pourraient compliquer le choix. Par exemple, Marion Léandre au chevet de son épouse convalescente d'une fracture de l'os iliaque, la même dont avait souffert Guy Saint-Vil, il y a deux ans et qui l'oblige à se mouvoir difficilement, seulement à l'aide d'un déambulateur.

Alors, Wilner Nazaire, pourquoi ne mériterait-il pas cet honneur?

Parce que depuis son dernier match perdu 4-1 contre le Mexique le 9 octobre 1977, le football haïtien n'a plus eu de ses nouvelles. Même pas le 22 mai 2007, lors de l'hommage rendu par le président René Préval à l'équipe du mondial 1974 dont il était le capitaine. Pas une visite au pays. Pas une interview accordée à un média haïtien. Il aurait même perdu son ayisyen, selon deux de ses anciens coéquipiers qui en rigolent. Mais, Wilner Nazaire est-il absolument coupable "d'abandon de patrie"? 

Jacques Dunac et Jocelyn Halaby, deux de ses amis d'enfance, témoins de ses succès et de ses déboires,  expliquent: 

" Nènè a souffert des promesses non tenues de la fédération et du gouvernement : primes de qualification, frais de séjour en Europe réduits à leur plus simple expression, dissolution de la Sélection par communiqué fédéral avant même que l'avion du retour de coupe du monde n'atterrisse, enfin et pas la moindre, propriété de 1000 mètres carrés reçue en Don Spécial  du Président de la République mais spoliée par des affairistes du régime". 

Concernant le dernier point de déception, je détiens la copie des documents-titres de Serge Ducoste signés par le président Jean-Claude Duvalier et le ministre des Finances Ernst Bros dont  Sergo n'a jamais pu prendre possesion. À toutes ces déceptions, il faut ajouter au dossier de la défense de "l'accusé" Wilner Nazaire, toujours selon Dunac et Halaby, la goujaterie d'avoir été interdit de départ par les autorités de l'immigration à l'aéroport international de Port-au-Prince, alors qu'il était rentré au pays pour se marier. Outrance odieuse! "Vous devez avoir l'autorisation du président de la République", lui avait asséné l'agent de l'immigration. Ce qui suit est littéralement incroyable. 

"Dans la grande voiture bleue que Tassy mettait à ma disposition quand je rentrais pour les matchs de la Sélection, raconte l'ancien capitaine du Racing et de la Sélection, je me suis rendu au Palais National. Les gardes au portail m'avaient tout de suite reconnu et ils ont trouvé tout à fait normal d'informer leur supérieur de ma démarche de rencontrer le président. Rapidement, tous les postes de contrôle en étaient informés. On m'a fait entrer et m'a installé à la salle d'attente, à peine quelques minutes. J'ai reporté au président ce qui s'est passé à l'aéroport et lui a expliqué que j'ai rendez-vous avec mon club Valenciennes pour la reprise de l'entrainement. Sa réponse a été tout simplement "qu'il comprend que je doive partir mais de retourner dès qu'on m'appelle". Tout cela est sidérant. 

Supposons que nous nous soyons érigés en juge effectif de Nene Nazaire, Dunac et Halaby ses avocats, il faut bien continuer à lui donner la parole sur la question de son indifférence envers Haïti.

Wilner Nazaire: 

- Ah, non! Mes compatriotes ont oublié que déjà, en 1975, j'ai amené mon club Fontainebleau en Haïti, pour une tournée du Nord au Sud, évidemment à Port-au-Prince aussi, au stade Sylvio Cator.

- Et pour l'hommage rendu à l'équipe de 1974 par le président René Préval, le 22 mai 2007 au Palais National? 

- Nazaire - Je voulais absolument venir mais d'abord, le Président de la Fédération m'avait appelé trop tard et, surtout, je travaillais dans un IME (Institut Médico Éducatif) où l'on s'occupe d'enfants diagnostiqués autistes. En France, quand on travaille dans ces institutions, il faut une autorisation spéciale pour voyager à l'étranger. Et cette autorisation se donne très rarement et au bout d'un protocole ardu.

Wilner Nazaire ne rumine pas de frustration vis-à-vis du pays. La prime de qualification de 1973? Importante, oui, mais il n'en fait pas une fixation, même pas pour la propriété de 1000 mètres carrés donnée par le gouvernement, spoliée par la mafia voleuse de terres et de maisons dans le pays. En revanche, l'homme de la rue Montalais, tout en gardant sa joie de parler de sa carrière internationale, exprime une certaine amertume que ses investissements au pays aient été volés. Manno s'en était plaint aussi, de même que Frantzy Mathieu à la santé délicate aujourd'hui. Nazaire a pris la précaution de conserver ses titres de propriété au haut de Delmas en lieu sûr. Il compte les remettre à ses deux fils avant de mourir. On ne sait jamais.

"Wilner Nazaire est un grand timide, même dans les affaires féminines, contrairement à Tom Pouce", s'amuse l'ancien international, capitaine du Don Bosco, Jeannot Paul. Yves Joseph et Julio Midy, deux fins observateurs du quartier du bas Bel Air, rejoignent Jeannot, en ce qui a trait à la timidité de l'idole de leur adolescence, mais sur le plan de son caractère, son éducation en général: "réservé, courtois et solitaire en dehors du terrain", soutiennent les deux résidants de Boston.

Vient maintenant le temps de parler sur un ton plus football. Son transfert du Racing CH à Valenciennes. Comme cela se répète souvent, de temps en temps, les spectateurs se souviennent de ce que les acteurs oublient. Par exemple, pour contextualiser son transfert en France, Nazaire erre en avançant que Tassy, entraîneur de l'équipe de la Concacaf, "avait appelé cinq Haïtiens" au lieu de sept, à la Copa Independencia du Brésil. Il m'a fallu compter avec lui "Francillon 1, Philippe Vorbe 2, Tom Pouce 3, Guy François 4, Barthélemy 5, Manno Sanon 6 et vous-même, (oui moi-même) 7", pour le convaincre. Toutefois, il n'a rien oublié de la conversation qu'il avait avec Marius Trésor et Jean-Pierre Adams à l'hôtel où étaient logées l'équipe de France et celle de la Concacaf pour la Copa Independencia du Brésil. Survint Georges Boulogne qui interrompt la causerie des trois jeunes hommes en annonçant illico presto à l'Haïtien que Valenciennes est prêt à le prendre sous contrat. C'était du sérieux puisque deux semaines après, au début d'un entraînement de la Sélection à Port-au-Prince, Ernest Jean-Joseph, se rappelle Nazaire, s'approcha de lui et lui affirma sans ambages "Blan sa a ou wè nan tribin nan s on w kontra li pote pou ou wi". Comment Jean-Joseph a-t-il pu savoir cela? En tout cas, dès le lendemain, le dit Blanc était chez Nazaire au 30 de la rue Montalet, en train de négocier avec Yolande Marie Jeanne Laventure Nazaire, sa mère, qui avouera en substance n'être pas maîtresse de l'affaire et qu'il faudrait qu'on s'adresse au président du pays et à celui du Racing. Ce qui fut fait très rapidement. Et Nazaire s'en alla à Valenciennes, jouer en football professionnel. Manno Sanon étant devenu son voisin à Anvers, Belgique, après la CM de 1974, ils pouvaient chanter ensemble, par anticipation, avec Pierre Bachelet,

" Au Nord, c'étaient les corons

La terre, c'était le charbon

Le ciel, c'était l'horizon

Les hommes, des mineurs de fond". 

En concentration à Port-au-Prince où à l'étranger, Nazaire était compagnon de chambrée de Manno Sanon. Je n'ai pas eu assez de temps pour lui demander la teneur des conversations qu'il a eues avec son camarade le soir de la défaite contre l'Italie et du désastre de la Pologne au cours duquel sa malléole interne gauche s'était brisée. Mais j'imagine ses sensations aigre-douces lors des innombrables flashback des séquences du but de son camarade contre Zoff, le capitaine italien avec lequel il avait échangé les fanions en ce très fameux 15 juin 1974. Pierre Bayonne gêne Fachetti qui centre quand même; le coup de tête de Nazaire vers Philippe Vorbe est trop précis pour ne pas être une passe. La suite est connue par cœur: passe de Vorbe, Sanon en finisseur. Donc, Nazaire l'antépénultième, Vorbe la pénultième.

Au camp Nord du stade Sylvio Cator aussi, le 10 décembre 1976, Nazaire avait l'état d'esprit d'un mineur de fond. Il fouilla d'un rush les entrailles de l'équipe cubaine et s'appuya sur le cadet de Pipo Vorbe, Ponpon, qui dévia sur Manno Sanon et ce fut l'égalisation, 1-1. Là encore, Nazaire l'antépénultième, un Vorbe le pénultième et Sanon le finisseur. Comme la succession de Nazaire à Vorbe au capitanat de l'équipe nationale. Cette égalisation  nous permit de nous rendre à Panama, gagner le match d'appui, 2 buts de Tom Pouce qualificatifs pour Mexico 1977. Nous chantions alors en ce 29 décembre de 1976 la victoire d'Haïti à l'unisson. 

La suite sera moins enchanteresse pour Nazaire.

Mexico, 9 octobre 1977, 4-1. Pelaw sauve l'honneur. 

Ce sera l'adieu de Nazaire à la Sélection Nationale à la suite d'une première mi-temps affreuse dans la très haute touffeur de Mexico. Pour l'équipe et pour lui-même, en particulier, perdu au milieu du terrain où Piontek l'avait placé et où régnait Leonardo Cuellar. Souhaitons que le 5 décembre 2025 ne soit pas les derniers moments de Nazaire en compagnie du football haïtien. Pourquoi pas le 19 juin de l'année prochaine, Haïti-Brésil à Philadelphie, en compagnie des douze autres survivants de 74 et des "presque mondialistes" Tcho Gervais, Jean-Marie Jean-Baptiste, Théodore Jean-Baptiste, Charles Ponpon Vorbe, Raynald Dévilmé, André Dély, invités par l'État haïtien et la FHF? Quelle panache promotion ce serait pour notre pays que la principale caméra du match fasse trois ou quatre gros plans sur ces gloires au sein desquelles il n'y aura pas un zeste de suspicion de Brebis égarée!


Crédit: Patrice Dumont avec Radio Internationale d'Haïti 

12 décembre

mercredi 10 décembre 2025

Ligue des Champions⚽️: Manchester City renverse le Real Madrid !

Le Bernabéu avait droit à un vrai choc de C1 ce soir entre la Casa Blanca et Manchester City. Une rencontre vitale pour le bien-être des Merengues et surtout de leur coach au futur très incertain. Malheureusement pour Xabi Alonso, ça s’est encore mal terminé (1-2).

C’est devenu un véritable classique de la Ligue des Champions. Sixième du classement au coup d’envoi, le Real Madrid recevait Manchester City (12e). Les deux géants de la scène européenne s’affrontaient pour la cinquième année consécutive, mais cette fois, ce n’était pas pour un match à élimination directe. L’an dernier, la Casa Blanca avait mis un terme au parcours européen des Cityzens de Pep Guardiola dès les barrages. Cette année, les deux équipes cherchent à verrouiller une place dans le top 8, mais c’est Madrid qui jouait gros. Surtout son coach, Xabi Alonso. Fragilisé après la défaite de son équipe le week-end dernier, le Basque était annoncé sur le départ en cas de nouvel échec. Et comme souvent dans ces cas-là, rien ne va dans le bon sens. Pour sauver sa peau et poursuivre son aventure madrilène, Alonso devait se passer de son arme fatale au coup d’envoi, Kylian Mbappé. Gêné par des douleurs musculaires, le Français, auteur de 25 buts en 21 matches cette saison (dont 9 en 5 rencontres de C1), débutait sur le banc. Pour le remplacer, Alonso a fait un choix fort en misant sur Gonzalo Garcia, aperçu lors de la dernière Coupe du Monde des Clubs. De quoi confirmer le statut de remplaçant indésirable d’Endrick. Pour le reste, Dani Ceballos remplaçait Eduardo Camavinga dans l’entrejeu, tandis que la charnière Rüdiger-Asencio était choisie en raison d’une défense décimée (Militão, Huijsen, Alaba absents).

En face, Pep Guardiola n’a pas refait le coup d’aligner une équipe bis, comme ce fut le cas lors de la dernière journée. Ce qui avait provoqué une défaite concédée à domicile contre le Bayer Leverkusen (0-2). Cette fois, le Catalan a sorti la grosse équipe, avec Donnarumma, Dias, Nunes, Gvardiol, Silva, Foden, Doku, Haaland et la grande nouveauté du jour : la première titularisation de Rayan Cherki en Ligue des Champions. Encensé après son coup du foulard décisif face à Sunderland (3-0), l’ancien Lyonnais avait une belle carte à jouer. Sous pression et sans leur atout offensif numéro 1 de la saison, les Madrilènes ont allumé les premières mèches de la rencontre. Et c’est Vinicius Junior, peut-être revigoré à l’idée de retrouver une place de leader offensif, qui s’est chargé de mettre le feu à la défense anglaise dès l’entame de match. Le Brésilien pensait d’ailleurs obtenir un penalty dès la 2e minute après un contact avec Nunes, mais la VAR a finalement donné un coup-franc aux Merengues. Une situation qui a quand même permis à Valverde d’envoyer un missile flirter avec le but de Donnarumma (4e). Durant cette première période, Madrid évoluait avec un bloc assez compact en deux lignes de quatre, avec Vinicius Jr et Gonzalo devant. Et souvent, c’est Rodrygo qui servait de détonateur pour lancer ses deux coéquipiers en contre. Un schéma observé notamment à la 7e minute avec une percée de Rodrygo côté droit suivie d’un centre pour Vinicius Jr. Heureusement pour City, Donnarumma et Nunes veillaient au grain. En face, City avait donc la possession (70% durant le premier quart d’heure, 60% au bout des 45 premières minutes), mais sans plus. Souvent positionné côté droit, Rayan Cherki nous a bien régalés avec quelques gestes techniques inspirés comme ce crochet sur Valverde ou ce petit pont sur Rüdiger, mais les Cityzens ne se créaient pas d’actions dangereuses. Contrairement aux Madrilènes. Après avoir réclamé un penalty après une main adverse sur un centre de Vinicius (16e), le Real était justement récompensé par l’ouverture du score de Rodrygo.

Rodrygo n’a pas suffi, Xabi Alonso condamné ?

Sur un contre initié par Carreras, le Brésilien a une nouvelle fois fait la différence sur le côté droit avant de crucifier Donnarumma d’une frappe croisée (1-0, 28e). Le numéro 11 madrilène signait son cinquième but face à City, mais son tout premier de la saison 2025/2026. Un signe salvateur pour Xabi Alonso ? Pas vraiment. Car ce soir, Manchester City a eu le mérite d’être efficace. Sur un corner de Cherki, Courtois a renvoyé une tête de Gvardiol dans les pieds d’O’Reilly (1-1, 35e). Les hommes de Guardiola ont été bien payés et ont même braqué la banque juste avant la mi-temps sur un penalty transformé par Haaland après une faute grossière de Rüdiger sur le Norvégien qui marquait sur son premier tir du match (1-2, 43e). Le hold-up aurait même pu être parfait si Courtois n’avait pas sorti deux arrêts XXL face à Haaland et Cherki (45e). Au retour des vestiaires, une réaction des hommes en blanc était logiquement attendue. Elle est venue et sans surprise, Rodrygo était encore dans le coup. Le Brésilien a parfaitement décalé Bellingham après un magnifique contre mené par Carreras, mais l’Anglais a voulu faire trop compliqué en tentant de lober Donnarumma (50e). Dans la foulée, Rodrygo a cette fois-ci tenté l’option individuelle, mais sa frappe du gauche passait au-dessus du but de « Gigio » (52e). Dans ce match débridé, City a eu les occasions de faire le break par Cherki (52e) et Doku, si son compatriote Courtois n’avait pas encore sorti le grand jeu (62e). Doku était d’ailleurs la solution privilégiée par les Cityzens pour faire mal aux Madrilènes, pendant qu’Haaland ne touchait presque aucun ballon. Et ça suffisait à en énerver plus d’un côté merengue, notamment un Bellingham lassé par l’absence de retours défensifs de ses partenaires d’attaque.

Tout en maîtrise, City profitait d’un Real bouillon et sans inspiration pour maintenir son avantage. Au fil des minutes, Vinicius Jr disparaissait des écrans radars, Bellingham s’énervait de plus en plus et l’ambiance se tendait logiquement au Bernabéu avec des sifflets de plus en plus bruyants. Pour tenter d’inverser la tendance, Xabi Alonso laissait Mbappé scotché au banc de touche et préférait lancer Güler (58e) et Diaz (67e). Preuve que le numéro 10 du Real Madrid n’était pas en condition de jouer ce choc. De son côté, Guardiola a pu commencer son turnover en vue du match de ce week-end face à Crystal Palace en sortant Foden, Cherki et Haaland pour les remplacer par Marmoush, Savinho et Reijnders. Acculé, Madrid n’a pas eu d’autre choix que de pousser en fin de match. Alonso a donc tenté le tout pour le tout en sortant Asencio pour faire (enfin) entrer Endrick à dix minutes du terme. Mais encore une fois, les Merengues ont mis un temps fou à se créer de véritables actions franches et quand elles sont arrivées, Vinicius Jr a (encore) manqué de justesse (77e, 80e), sans parler de la barre transversale de Donnarumma venue contrarier une tête d’Endrick (86e). Un terrible manque d’efficacité qui sera forcément souligné par la presse madrilène à l’heure où Alonso a dû se passer de Mbappé. Battu, le Real Madrid tombe à la 7e place du classement et met son coach plus que jamais sur la sellette. De son côté, Manchester City a bien rebondi avec ce succès 2-1 et grimpe au 4e rang.

Crédit: Matthieu Margueritte avec Radio Internationale d'Haîti

Haïti/Culture : Le compas célébré par l’Unesco, Haïti mis à l’honneur.


Des rues de Port-au-Prince à la diaspora mondiale, le compas fait vibrer Haïti et s’apprête à être inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. Cette musique emblématique, à la fois danse sensuelle et identité culturelle, incarne la fierté artistique du pays.

Des bars de Port-au-Prince aux villages haïtiens les plus reculés en passant par la diaspora du monde entier, on écoute et on danse le compas. Cette musique populaire devrait être inscrite mercredi 10 décembre au patrimoine immatériel de de l'humanité de l'Unesco, au grand bonheur du petit pays des Caraïbes.

"Aujourd'hui, le compas est la principale représentation artistique (et) musicale pour Haïti à l'étranger", résume Frantz Duval, directeur général de Ticket, le principal magazine culturel du pays, selon qui cette musique a influencé jusqu'à la star franco-malienne Aya Nakamura.

À la fois genre musical et technique de danse, le compas - ou konpa, en créole - "se caractérise généralement par son utilisation de percussions, de guitares, d'instruments à clavier". Le "rythme est essentiellement conduit par une batterie syncopée", relève le dossier de candidature présenté à l'Unesco.


En Haïti, on écoute cette musique dans les restaurants dansants, les transports en commun, sur les places publiques et à la radio, tous les jours et à toute heure. Difficile pour un Haïtien de résister au rythme du compas, de ne pas hocher la tête ou danser quelques pas en écoutant une chanson.

Le compas "est la mémoire collective de la nation", insiste Emmelie Prophète, ancienne ministre de la Culture d’Haïti qui a travaillé sur le dossier de candidature auprès de l'Unesco.

"Nous sommes ravis de cette inscription sur la liste", dit-elle à l'AFP. "Cette reconnaissance arrive à un moment où on a besoin de parler d'Haïti autrement que de ses problèmes politiques et sécuritaires."

Une danse sensuelle

Par contraste avec la violence des gangs, qui contrôlent une grande partie de la capitale et l'instabilité politique chronique du pays le plus pauvre des Amériques, le compas est un motif de fierté, comme peut-être la récente qualification du pays pour la Coupe du monde de football 2026.

Son acte de naissance remonte à un concert donné en juillet 1955 à Port-au-Prince par Nemours Jean Baptiste, saxophoniste haïtien renommé.


Avec des origines venues d'Afrique et de France, l'ancienne puissance coloniale, le compas s'inspire aussi "des chansons cubaines et dominicaines que les Haïtiens écoutaient sur des stations à ondes courtes émettant depuis l'île de Cuba et la République dominicaine voisine", raconte à l'AFP le musicien Yves Joseph, dit Fanfan Tibòt.

Son groupe, Tabou Combo, est célèbre pour avoir exporté le compas loin de Port-au-Prince. Il se souvient du titre "New York City", sorti en 1975 et qui avait "eu du succès dans les Antilles et en France."

"Cela nous a porté à changer de stratégie, à chanter en anglais et en espagnol afin de conquérir plus de fans. Depuis, d'autres groupes musicaux ont aidé le compas à continuer de franchir les frontières," se félicite-t-il.

"Ce rythme représente très bien Haïti à l'international et j'espère que ça va perdurer", confirme Frantz Duval, également rédacteur en chef du quotidien Haïtien Le Nouvelliste.

Sur le réseau social TikTok, les vidéos estampillées #kompa (de nombreuses orthographes différentes sont utilisées) se comptent par centaines de milliers, souvent des couples aux mouvements sensuels.

"La danse du konpa, une marche rythmée, est marquée par des mouvements de bassin, des pas alternés et une connexion physique entre les danseurs", relève le document de candidature du gouvernement haïtien.

Le compas "résiste aux crises parce que tout le monde l'écoute et le danse même en temps de crise", reprend Frantz Duval. "Si on ne peut pas danser ou organiser de spectacle à Port-au-Prince, on le fait en région. Sinon, on le fait dans les communautés haïtiennes à l'étranger."

Crédit: Radio Internationale d'Haïti Avec AFP

mardi 9 décembre 2025

CDM2026⚽️: Trois « groupes de la mort » ?

Le tirage du Mondial 2026 et ce qu’il signifie pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie

Organisé à Washington, le tirage au sort de la Coupe du monde de football 2026 a surtout donné à voir une FIFA engagée dans une démonstration de communication politique assumée, en présence de Donald Trump

Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026, organisé le 5 décembre à Washington, a assigné aux trois sélections maghrébines des adversaires redoutables. Au point que supporters et observateurs parlent déjà de « groupes extrêmement difficiles » respectivement pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. Décryptage.

Le tirage officiel détaillé par la FIFA a dessiné 12 poules qui promettent une phase de groupes plus serrée que jamais dans ce Mondial pour la première fois à 48 équipes. Une pléthore de nations symptomatique de l’ère de la présidence FIFA de l’italien Giovanni Infantino, déjà critiquée par les nostalgiques des origines du Mondial à 16 et 32 équipes qui fustigent un tournoi compliqué pour les organismes des joueurs à qui l’on réclame toujours plus de compétitions.

Un groupe F au goût de revanche

La Tunisie hérite donc du groupe F avec les Pays-Bas, le Japon, ainsi que le futur vainqueur du play-off des barrages européens (Ukraine/Suède/Pologne/Albanie). Sur le papier, c’est une triangulaire d’équipes au profil très différent : les Néerlandais, classiques outsiders capables de très grandes performances ; le Japon, modèle d’organisation et de vitesse ; et la Tunisie, collectif combatif cherchant à tirer profit de sa cohésion retrouvée et de son vécu récent en grandes compétitions. Le groupe offre peu de place aux erreurs : chaque point vaudra de l’or.

Les Aigles de Carthage restent cependant sur une défaite 2 – 0 lors de leur dernière rencontre en date face au Japon en octobre 2023, la sélection nippone ne cesse en effet de se bonifier grâce notamment à l’expérience acquise par ses internationaux qui évoluent désormais dans les plus grands championnats européens. Des japonais qui ne réussissent décidément pas aux Tunisiens puisque lors de leur unique confrontation passée en Coupe du monde que le Japon disputait certes à domicile en 2002, ce dernier l’avait également emporté 2 – 0, les Aigles auront donc soif de revanche dans cette opposition de style.

Affiches alléchante Brésil – Maroc et Argentine – Algérie

Le Maroc, placé en groupe C, retrouvera l’ogre sud-américain, le Brésil, même s’il n’est pas au mieux de sa forme, mais aussi l’Écosse et Haïti. Pour les Lions de l’Atlas, la confrontation avec le Brésil sera naturellement la plus dangereuse, mais le Maroc reste l’une des meilleures défenses africaines (Hakimi est cette année Ballon d’or africain) et peut, par son organisation défensive et ses contre-attaques, créer la surprise face aux formations plus talentueuses techniquement. A ne pas sous-estimer, l’Ecosse et Haïti peuvent compliquent toutefois la donne.

L’Algérie se retrouve quand à elle dans le groupe J avec nul autre que le champion en titre, l’Argentine de Messi, mais aussi l’Autriche et la Jordanie dans un derby inédit de nations arabes. Affronter l’Argentine dès l’entrée en matière sera un défi de taille : Lionel Messi et sa génération restent favori logique mais l’Autriche est aussi un adversaire européen solide, organisé, capable de gêner des Marocains demi-finalistes de la dernière édition du Mondial.

Pour les Fennecs, l’objectif logique est d’aller chercher au minimum la deuxième place du groupe ou de viser les places de meilleur troisième : cela nécessitera combinaisons, maîtrise défensive et buts sur phases arrêtées, terrain où l’Algérie a souvent su faire la différence.

Le Mondial des nuits blanches

Côté calendrier, publié ce samedi, les horaires seront serrés et pas toujours favorables aux téléspectateurs européens ou tunisiens, compte tenu des fuseaux. Quelques exemples concrets : Brésil–Maroc se jouera le 13 juin (soirée aux États-Unis), soit à 23h00 heure de Tunis le 13 juin ; Tunisie–Japon est programmée le 20 juin à minuit, donc à 05h00 heure de Tunis le 21 juin ; Tunisie–Pays-Bas le 25 juin à 19h00 (ET), soit 00h00 (heure de Tunis) le 26 juin ; enfin Argentine–Algérie aura lieu le 16 juin à 21h00 (ET), donc 02h00 (heure de Tunis) le 17 juin.

Ces conversions partent des horaires en Eastern Time (ET/EDT) publiés par la FIFA et les diffuseurs. Les supporters tunisiens, marocains et algériens devront donc s’habituer à des réveils ou soirées tardives cet été.

Les sélections de Tunisie, du Maroc et de l’Algérie ont en somme toutes trois été placées dans des poules où l’équilibre est fragile et où la moindre erreur peut coûter cher. Reste à voir si l’expérience, la tactique et la capacité à tenir physiquement sur une compétition longue permettront aux trois sélections maghrébines de sortir la tête haute, et peut-être d’offrir quelques-unes des belles surprises que l’Afrique et le Maghreb savent parfois produire sur la scène du football mondial.


Crédit: Seif Soudani

lundi 8 décembre 2025

CDM2026⚽️: Et le groupe de la mort est…

 

Le tirage au sort de la phase de poules de la Coupe du monde 2026 a eu lieu le vendredi 5 décembre 2026

Le verdict est tombé ! Après le tirage au sort de la phase de poules de la Coupe du monde 2026, qui a eu lieu ce vendredi soir, 5 Décembre 2025 à Washington, l’équipe de France connait ses premiers adversaires pour la grande aventure en Amérique.

Les Bleus affronteront le Sénégal, la Norvège et un barragiste intercontinental (l’Irak, la Bolivie ou le Suriname). Sur le papier, et en comparaison avec les autres poules, ce groupe I ressemble bien au groupe de la mort de ce premier tour.

Un menu copieux pour les Bleus

Solide formation africaine, le Sénégal éveillera le douloureux souvenir de l’édition 2002 pour les Bleus, qui s’étaient inclinés contre la génération Diouf (0-1). La Norvège, portée par Erling Haaland, était clairement l’épouvantail du chapeau 3 et n’est plus à présenter. Quant à l’équipe du chapeau 4, les Bleus peuvent se targuer d’éviter l’Italie, mais le barragiste intercontinental qu’ils affronteront sera plus compétitif que certains petits poucets de la compétition.

Parmi les autres poules homogènes, le groupe L ressort également, avec les présences de l’Angleterre, de la Croatie, du Ghana et du Panama. Placé dans le groupe C, le Brésil se rappellera aux bons souvenirs de 1998 avec le Maroc et l’Écosse, déjà présents dans sa poule lors de l’édition française. Enfin, l’Allemagne a peut-être le groupe le plus piégeux de tous avec la Côte d’Ivoire et une équipe de l’Equateur aussi méconnue que coriace. Les Pays-Bas affronteront de leur côté le Japon, la Tunisie et un barragiste européen parmi l’Ukraine, la Suède, la Pologne ou l’Albanie. Autant de poules relevées et homogènes aux issues incertaines.

Les groupes de la Coupe du monde 2026:

Groupe A
Mexique
Corée du Sud
Afrique du Sud
Barragiste entre : Danemark, Macédoine du Nord, République tchèque ou Irlande

Groupe B
Canada
Suisse
Qatar
Barragiste entre : Italie, Irlande du Nord, pays de Galles ou Bosnie

Groupe C
Brésil
Maroc
Écosse
Haïti

Groupe D
États-Unis
Australie
Paraguay
Barragiste entre : Turquie, Roumanie, Slovaquie ou Kosovo

Groupe E
Allemagne
Équateur
Côte d’Ivoire
Curaçao

Groupe F
Pays-Bas
Japon
Tunisie
Barragiste entre : Ukraine, Suède, Pologne ou Albanie

Groupe G
Belgique
Iran
Égypte
Nouvelle-Zélande

Groupe H
Espagne
Uruguay
Arabie saoudite
Cap Vert

Groupe I
France
Sénégal
Norvège
Barragiste entre : Irak, Bolivie ou Suriname

Groupe J
Argentine
Autriche
Algérie
Jordanie

Groupe K
Portugal
Colombie
Ouzbékistan
Barragiste entre : RD Congo, Nouvelle-Calédonie ou Jamaïque

Groupe L
Angleterre
Croatie
Panama
Ghana


Crédit: Charles Bourgoin

vendredi 5 décembre 2025

Mondial FIFA 2026 – Tirage au sort du 5 décembre : Haïti fixée sur son destin

 


Mondial FIFA 2026 – Tirage au sort du 5 décembre : Haïti fixée sur son destin

Qualifiée pour la deuxième phase finale de Coupe du monde de son histoire – 52 ans après l’épopée d’Allemagne 1974 – la sélection haïtienne de football s’apprête à connaître ses adversaires, son calendrier et les villes hôtes (États-Unis, Mexique ou Canada) où elle disputera ses rencontres lors de la Coupe du monde 2026.

La FIFA et le Comité organisateur procéderont au tirage au sort officiel de la 23e édition de la Coupe du monde masculine ce vendredi 5 décembre 2025 à 12 h (heure locale et heure de Port-au-Prince). La cérémonie, organisée au prestigieux Kennedy Center de Washington, D.C., sera retransmise en direct à l’échelle internationale.


Placée dans le chapeau 4, parmi les nations déjà qualifiées et celles issues des barrages intercontinentaux, Haïti découvrira lors de cette cérémonie la composition de son groupe, les stades où elle évoluera et son programme de matches – des informations indispensables pour finaliser la préparation sportive et logistique de la sélection.

À cette occasion, la Fédération Haïtienne de Football publie la composition de la délégation officielle d’Haïti présente au tirage :

 1. Monique André, Présidente du Comité de Normalisation de la FHF

 2. Patrick Massenat, Secrétaire Général de la FHF

 3. Sébastien Migné, Sélectionneur de l’Équipe Nationale d’Haïti

 4. Peterson Desormeau Iscenté, Team Manager de la sélection nationale

 5. Wilner Nazaire, Capitaine de la sélection haïtienne lors de la Coupe du monde 1974, invité spécial de la FIFA sur recommandation de la Présidente du Comité de Normalisation

 6. Thecieux Jeanty, Membre de l’équipe de communication de la FHF

 7. Jean Pierre Étienne, Journaliste sportif

Des informations complémentaires concernant le déroulement de la cérémonie et les prochaines étapes de la préparation seront communiquées ultérieurement.


FHF Communication

1er décembre 2025

jeudi 4 décembre 2025

France/Haïti/Football/Scandale : Rebondissement dans l’affaire Yves Jean-Bart/Romain Molina

Rebondissement dans l’affaire Yves Jean-Bart/Romain Molina

La justice française a tranché définitivement dans l’affaire opposant le journaliste d’investigation Romain Molina à l’ancien président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, dit « Dadou ».

Selon la décision rendue par la Cour de cassation, ultime juridiction de l’ordre judiciaire en France, le pourvoi introduit par Yves Jean-Bart a été rejeté, confirmant ainsi la décision précédente et l’obligeant à verser 2 500 euros à Romain Molina.

Cette décision marque la fin d’un long parcours judiciaire entamé par l’ex-dirigeant sportif, banni à vie par la FIFA pour abus sexuels sur mineures dans le cadre d’un dossier qui avait profondément secoué le football haïtien et international.

Les motifs de l’arrêt sont clairs :

La cour d’appel a jugé sérieuse et rigoureuse l’enquête menée par Romain Molina.

Le journaliste disposait d’une base factuelle suffisante, ce qui exclut toute faute dans la diffusion de ses contenus, déjà corroborés publiquement par des révélations du Guardian.

Les arguments juridiques soulevés par la défense d’Yves Jean-Bart ont été qualifiés de surabondants et donc écartés.

Pour Romain Molina, cette décision représente bien plus qu’une victoire personnelle. Comme il le souligne dans sa publication, ce dossier représente des années de combat qui ont bouleversé sa vie mais qui démontrent, une fois encore, que la vérité finit toujours par triompher.

Il a d’ailleurs adressé ses remerciements à son avocat, Mokhtar Abdennouri, ainsi qu’au cabinet Briard, Bonichot et Associés, pour leur travail dans cette affaire emblématique.

Cette issue judiciaire met donc un point final aux poursuites lancées par Yves Jean-Bart contre le journaliste, et confirme la légitimité du travail d’enquête mené dans l’intérêt des victimes et de la transparence.




Crédit: Occean Celian Oranier

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