UN DILEMME CERTAIN
Par Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR
La marche des choses dans ce bas monde est plus que dynamique. Les événements vont sur les pas du temps à une vitesse époustouflante. Les progrès de la science étonnent. Ce qui était jadis impossible, est devenu, aujourd'hui, un jeu d'enfant. Qui aurait dit, par exemple, que grâce à la technologie moderne l'amante se trouvant en Australie pourrait faire l'amour virtuel avec son amoureux vivant à Paris à la faveur du phénomène ZOOM?
Ainsi va le monde, ainsi s'écoule la vie!!!
Ainsi se présentent certaines situations, certains problèmes qui, autrefois, paraissaient insolubles, se dénouent, aujourd'hui, au rythme d'opérations banales, courantes. Ce, dans beaucoup de domaines.
On reproche, non sans raison, aux dirigeants des grandes nations de trop investir dans les guerres, dans l'industrie de l'armement alors que les recherches contre les causes de plusieurs maladies restées, jusqu'ici, incurables, sont négligées, minimisées. Non prises à la dimension qu'il eût fallu. Mais, toujours est-il que malgré tout, beaucoup de découvertes impressionnent par la qualité de leurs effets. Dans le passé, certaines pathologies incontrôlables, défiant les gestes médicopharmaceutiques, sont devenues, de nos jours, objets de cas à résoudre par des étudiants, les patrons ayant des chats plus importants à fouetter. À résoudre. Tout est devenu mécanique, automatique. Même la façon de mourir... On peut avoir une "mort fine" grâce à la morphine. On ne parle plus du calvaire du cancéreux. Sa fin de vie s'achemine en douceur à la faveur des puissants analgésiques propres à maîtriser les plus atroces douleurs. Atroces douleurs qui faisaient gémir même les plus braves malades. Vive la science devons-nous dire. Merci, aussi, à nos géniaux chercheurs. Nous devons leur rendre un hommage mérité. Car, si la vie a produit un Herberts CUKURS, elle a aussi fait naître un Alexander FLEMING et bien d'autres qui ont oeuvré dans l'art de guérir et de soulager les souffrances. Malheureusement, tandisqu'ils s'efforcent, avec leurs faibles moyens, de combattre les maladies, de protéger et de sauver la vie, des sauvages de toutes races prennent plaisir à détruire en masse ce bien le plus précieux que l'homme puisse posséder. Et ainsi marche le monde... De stupidités en absurdités.
Je n'oublierai jamais feu mon enseignant en classe de philosophie, maître René CARÉ qui disait que même dans les réflexions absurdes, il y a une certaine logique: celle de l'illogisme. Certains choix, certains attitude et comportement nous portent à donner raison à l'enseignant qui a expérimenté le va-et-vient incessant du bien au mal et du mal au bien des gens et des choses qui composent le corps social sinon de l'humanité du moins de notre pays. Dans son enseignement, il nous proposait souvent des sujets à réflexions qui étaient de véritables dilemmes sinon impossibles à résoudre du moins difficiles à traiter. Par exemple, il avait soumis à notre attention la réponse à trouver pour le délicat cas où "il fallait tuer la mère pour sauver l'enfant ou tuer l'enfant pour sauver la mère". Délicat, terrible problème de philosophie, en tout cas. C'est la même situation suivant laquelle un fils, en pleine mer, est appelé à choisir entre sauver sa mère et sauver sa femme. On dira que ce sont des cas insolites très fortuits qui arrivent que très rarement. Il est vrai que ce n'est pas au quotidien qu'ils se manifestent, mais ce n'est pas pour autant qu'ils n'existent pas. À un degré ou à un autre, d'une façon ou d'une autre ils peuvent surgir et mettre quelqu'un en situation bien difficile, bien désagréable. Véritable dilemme qui met à genoux. Par exemple, dans quelques jours seulement, le 7 août prochain, le membre du CPT Laurent SAINT-CYR aura à choisir entre poursuivre, aux Etats-Unis, ses études universitaires et prendre les rênes du pouvoir( quel pouvoir?) en Haïti. Il devra terminer ses études de haut niveau ou accepter l'argent et la gloire( quelle gloire) qui l'attendent dans son pays. N'est-ce pas là un vrai dilemme? N'est-il pas tenu en état? N'est-il pas pris dans un étau, en échec et mat entre l'enclume et le marteau? Pourra-t-il diriger le pays tout en se trouvant en classe dans un pays étranger? Ce serait le comble de "l'haïtiannerie", de l'ânerie. Comme Haïti est devenue la terre des possibles impossibles et des impossibles possibles, le haut lieu de la rencontre des droites parallèles, il se peut bien que l'on trouve une formule permettant à monsieur SAINT-CYR, du pays de TONTON SAM étant, de diriger celui de Jean-Jacques DESSALINES. Mais qu'on ne vienne pas me faire croire que ce sera possible grâce à ZOOM et que surtout: C'EST NORMAL!!! Que l'on ne me dise pas qu'Haïti aurait tout simplement et naturellement remporté une nouvelle fois la palme de la première en tout. La palme de l'innovation. Première République noire du monde, première gouvernance à distance.
Qu'on me fasse grâce car cela fait longtemps que j'ai perdu ma faculté de pouvoir rire, de pouvoir pleurer aussi.
Dans cette conjoncture pour le reste assez confuse, j'espère avoir droit, au moins, à des larmes de crocodile.
Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR
rmaurice.celestin@gmail.com
24 juillet 2025
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