Haïti/Santé & Résustance: Tout n’est pas encore fini pour Haïti.

Dans le fracas d’un pays qu’on annonce mort trop vite, il existe encore des hommes qui tiennent debout sans bruit. Dr Maurice Daguilh est de ceux-là. À l’Hôpital Universitaire La Paix, il dirige le service de chirurgie, non pas comme un poste de prestige, mais comme une veille permanente au chevet d’un État défaillant. Dr Daguilh la conduit comme on conduit une bataille longue, ingrate, sans relève assurée.

Quand la capitale s’est vidée de ses hôpitaux, La Paix est restée. Et quand La Paix a vacillé, le service de chirurgie a tenu. Sous sa direction, on n’a pas cherché l’exploit, mais la continuité. Soigner encore. Opérer quand il faut. Décider quand il n’y a plus de marge. Maintenir une rigueur clinique dans un environnement où l’improvisation menace chaque geste.

Dr Maurice Daguilh n’est pas un homme de tribune. Il est un homme de couloirs, de décisions lourdes, de nuits interminables. Il porte la fatigue de ses équipes, la pression des urgences, l’angoisse des familles, sans jamais transformer la médecine en spectacle. À La Paix, la chirurgie n’a pas sauvé tout le monde. Mais elle a empêché le naufrage total.

Cette rubrique s’ouvre ici pour une raison simple : rappeler que tout n’est pas encore fini pour Haïti. Tant que des médecins, des infirmières, des chefs de service continuent d’exercer avec exigence dans le chaos, le pays respire encore. Faiblement. Douloureusement. Mais il respire.

Cet hommage n’est ni une canonisation ni une exception. Il est une trace. Une preuve. Dans un pays où l’effondrement est devenu banal, tenir la ligne devient un acte historique.

Crédit: realnewsayiti@gmail.com

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