27 décembre 2025
Le décret du 18 décembre portant sur la Haute Cour de justice soulève un problème fondamental de légitimité juridique.
Par : Nyrvah Florens Bruno. Décret du 18 décembre, diffamation et responsabilité médiatique en Haïti.
Dans tout État de droit, nul ne peut être à la fois juge et partie. Un texte adopté par des acteurs susceptibles d’en être eux-mêmes justiciables ne saurait produire d’effets contraignants à leur égard.
À ce titre, son application ne peut raisonnablement concerner que de futurs dirigeants, dans un cadre institutionnel impartial, crédible et renouvelé.
Au-delà de la question juridique, le débat public haïtien souffre d’une personnalisation excessive du pouvoir moral et politique.
Aucun acteur, aussi influent soit-il, ne peut prétendre détenir le monopole de la vérité.
La vérité démocratique repose sur les faits, la preuve et le principe du contradictoire, non sur l’autorité autoproclamée ni sur l’émotion collective.
La dénonciation publique engage une responsabilité majeure. Elle impose l’obligation de produire des preuves vérifiables, idéalement issues d’instances indépendantes et compétentes.
En l'absence de preuve tangible, la dénonciation évolue vers la diffamation et devient un facteur de désinformation, de stigmatisation et de perturbation sociale.
Dans ce contexte, le rôle des médias est central. Il est indéniable que certains d'entre eux ont contribué, volontairement ou non, à la détérioration du pays.
La rumeur, le sensationnalisme et la recherche de l'audience sont fréquemment remplacés par le journalisme d'investigation rigoureux. La rigueur, la prudence et la responsabilité morale ont été négligées au profit du temps d'antenne et de l'émotion.
Le journalisme n'est pas une cour de justice, ni un moyen de militer politiquement. Le micro médiatique ne peut pas favoriser les passions ou diriger l'opinion publique selon les agendas politiques.
Il est impossible de concilier la diffamation et le journalisme. Pour être un professionnel digne de ce nom, il est essentiel de se démarquer clairement.
Les fondements du métier de journaliste reposent toujours sur l'information et la formation. Il est inévitable que la reconstruction démocratique d'Haïti repose sur une presse éthique, responsable et fortement attachée à la vérité des faits.
Le système démocratique a été choisi par la société haïtienne depuis 1987, même dans ses zones d'ombre. Il incombe désormais aux institutions de s'assurer que ce choix ne conduit pas à l'anarchie.
Afin de garantir l'harmonisation sociale et de promouvoir le bien-être, il est crucial de se conformer aux normes, aux lois, aux institutions, aux règlements, à la déontologie et à la moralité.
Que chaque instance, chaque citoyen et chaque institution assume pleinement le rôle qui lui incombe, en répondant avec rigueur à ses engagements et à ses responsabilités envers la société.
Notre engagement consiste à éveiller la conscience nationale des citoyens, avec pour objectif de conduire la société haïtienne vers un environnement viable, fiable et propice à l'harmonisation sociale.
Cet environnement constitue la condition essentielle à l'avènement d'une société paisible, capable d'entreprendre la reconstruction et de favoriser l'émergence durable de la nation.
Crédit : Nyrvah Florens Bruno
Présidente du Mouvement
Solda Ayiti Ayiti Solda
Soldayiti@gmail.com

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