À Kenscoff, fief du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), des bandits ont décimé la famille d’un proche. Il n’arrive même pas à récupérer le cadavre de sa mère ni à transporter son père à l’hôpital. Ce drame n’est pas un cas isolé : il illustre l’état de chaos généralisé dans lequel Haïti est plongée, abandonnée à elle-même par une direction politique et policière aveugle et incapable.
On nous rabâche les oreilles avec ces histoires ridicules d’opérations policières à Solino, dans l’Artibonite et maintenant à Kenscoff. Une guerre ne se mène pas par des opérations ponctuelles, mais sans répit et de manière continue. Les bandits, eux, l’ont compris. Ils avancent méthodiquement pendant que nos forces de sécurité improvisent.
Le problème fondamental n’est pas tant le manque de moyens que l’absence d’une véritable pensée militaire. On ne gagne pas non plus une guerre avec des équipements seuls. Cette histoire de manque de moyens est un prétexte pour masquer une incompétence évidente. L’État en manque, certes, mais il en a assez pour livrer bataille à Viv Ansanm. Il possède déjà l’essentiel : la sympathie de toute une population qui voudrait bien en découdre avec les bandits. Mao Tsé-Toung l’avait bien compris en subordonnant la technique à la stratégie.
Chars et blindés sont certes utiles, mais secondaires face à une vision militaire cohérente et appliquée. Or, que voyons-nous ? Un état-major inexistant ou incompétent, plus politicien qu’autre chose. L’attaque sur Kenscoff était pourtant connue. Rien n’a été fait pour la prévenir. Cette nullité stratégique est la véritable cause de nos malheurs.
Pour mener une guerre, il faut une armée. Or, elle n’existe pas. Nos dirigeants le savent-ils seulement ? Et si oui, qu’ont-ils fait pour en bâtir une capable de faire face à cette situation ? Rien.
Haïti est sous la coupe de dirigeants irresponsables et d’états-majors de pacotille. Pendant ce temps, des familles entières sont massacrées, et le pays sombre chaque jour un peu plus dans l’abîme.
Credit: Michel Legros
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