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samedi 29 juin 2024

Cubano, une voix qui refuse de se taire

 

CUBANO (JEAN ÉLIE TELFORT): UNE VOIX QUI REFUSE DE SE TAIRE 

CUBANO (JEAN ÉLIE TELFORT) et moi avons un parcours rectiligne dans notre histoire d'amis. Au COLLÈGE NOTRE DAME DE LOURDES à Port-de-Paix, nous n'étions pas camarades de classe.  Il m'avait précédé d'une année et appartenait plutôt à la promotion de mon frère aîné Charles Tell. Cependant,tous deux, faisions partie de la chorale du COLLÈGE performant sous la baguette de feu père Roger SCHMIT de regrettée mémoire. Feu révérend Père Claude RIEL s'était battu comme un diable dans un bénitier pour imposer le "baseball" sur la cour de récréation du collège. Il n'avait récolté que de l'indifférence de la part des élèves. Seul Jean Élie TELFORT le supportait dans ses démarches. Mon attachement à Jean Élie que j'admire inconditionnellement pour son élégance tant dans ses manières que dans sa mise, m'avait porté à m'aligner aux côtés des rares joueurs peu intéressés à cette discipline tout à fait inconnue en Haïti. Disons que nous étions sur le terrain tout simplement pour faire plaisir au sympathique ami Jean Élie qui lui-même s'efforçait à donner son soutien au révérend prêtre si aimable. Cet appui accordé à l'ami CUBAN n'était pas sans effet. Il m'a toujours exprimé sa reconnaissance pour ce geste. Il faut dire, qu'à côté de tout cela, les bonnes relations entre feu son père avec mes parents et moi même jouaient beaucoup dans la consolidation de nos rapports. Je dois ajouter que l'ami Jean Élie force l'admiration par son talent manifesté diversement: brillant à l'école, doué pour la musique, remarquable dans le sport et même dans l'art de séduire les filles. Enfin il était toujours un bon modèle de compagnie agréable. 

Ce que j'apprécie davantage chez lui c'est sa franchise et son respect des valeurs. Il n'est pas du genre à faire fi de la vérité. Il sait reconnaître la capacité de ses compétiteurs. Je garderai pour moi ses réflexions sur la voix de Jacques Sauveur JEAN et son appréciation de certaines chansons de TABOU COMBO. Il s'est, en me le disant, signalé à mes yeux, une fois de plus, comme un homme intègre, plein de probité. Le point qu'il me plaît de toucher est celui qui concerne, mieux, qui révèle que l'excellent chanteur prend toujours mes conseils à cœur.

En exemple... J'estime que nos musiciens ne gagnent pas suffisamment d'argent pour tout l'effort qu'ils déploient. Là-dessus, Jean Élie était du même avis. Il convenait avec moi que la solution était de satisfaire la clientèle en "ONE MAN SHOW". Il était tout à fait d'accord avec moi que ce moyen lui rapporterait bien plus. Mais, par la même occasion, il me confia qu'il n'était pas du genre à performer seul. Le compagnonnage était la source de sa force, de son succès. Notre échange sur la question s'arrêta là. Les jours, les mois passèrent quand tout à coup, il m'apprend avoir trouvé la solution qui marche à merveille.

Moy, c'est ainsi qu'il m'appelle, m'a-t-il dit, je sais que tu es un homme intelligent, je sais que tu vas tout de suite comprendre. J'ai trouvé un bon terrain d'entente et de compréhension à ton observation. J'ai découvert une "faisabilité". J'ai identifié et ai approché plusieurs musiciens jugés excellents un peu partout en Haïti comme à l'étranger. Tous des musiciens possédant leurs instruments. Je les ai contactés et leur ai demandé de s'entraîner sur un répertoire de musiques des SKAH-SHAH choisies et soumises à l'effet de créer l'animation NUMBER ONE( #1 ). À date fixe, quelques jours avant l'événement, je participe avec eux à 3 ou 4 séances d'entraînement. Ainsi, le jeu est fait : pas d'instruments à transporter, pas de frais d'hôtel et de transport pour musiciens. D'où pour moi la possibilité de garder un peu d'argent et surtout le précieux nom de SKAH-SHAH que je tiens à pérenniser. Un nom que, s'il doit mourir, devra mourir avec moi mais pas avant moi. SKAH-SHAH est une icône, un précieux nom qui me colle à la peau, tatoué à l'encre indélébile sur mon cœur.

Jai résolu un problème tout en protégeant le sacramental du SKAH-SHAH. Je peux fêter les 50 ans du SKAH-SHAH avec fierté, dans la joie, la tête remplie de doux souvenirs. Je peux mourir en paix. 

C'est ce que m'a dit d'une voix encore ferme, d'une voix qui ne veut pas se taire, mon ami CUBANO (JEAN ÉLIE TELFORT).


Crédit: Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR 


rmaurice.celestin@gmail.com 


29JUIN 2025

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