« Nos Poètes »
Nos poètes ne font certes pas la grève
Quand ils se promènent sur la grève
C’est fort souvent une petite trêve
Qu’ils accordent à leurs rêves
II
J’ai rencontré Etzer Vilaire
Qui n’aime pas les primaires
Et il ne parle pas d’élections
Mais plutôt de versification
III
J’ai revu Massillon Coicou
Qui pleure hélas beaucoup
Sur les misères de la nation
Qui est encore en pâmoison
IV
J’ai revu l'ami Carl Brouard
Qui m’a certes invité à boire
Au nom de toute l’humanité
Et de notre éternelle amitié
V
J’ai vu Jules Solimé Milscent
Qui méprise les rampants
Mais respecte les vaillants
Qui se montrent persévérants
VI
Quand j’ai croisé Léon Laleau
Il se rendait à Tête de l'Eau
Revoir la belle de son cœur
Et poursuivre son bonheur
VII
Quant à notre Othello Bayard
Très loin d’être un braillard
Friand des beaux boumbas
Á la vue d’un superbe bonda
VIII
J’ai revu Alcibiade Pommayrac
Pleurant encor dans son bivouac
La détérioration de sa ville natale
Cette superbe merveille nationale
IX
Oswald Durand m’a dit bonjour
Et sa Choucoune de toujours
Les yeux brillant d’amour
De l’univers ont fait le tour
X
J’ai bien revu Roland Morisseau
Qui ne buvait pas beaucoup d’eau
Qui n’en mettait pas dans son vin
Préférant sa poésie et son clairin
XI
J’ai aussi revu René Philoctète
Qui n’avait qu’un rêve en tête
Le bonheur de la mère patrie
Hé oui son unique Haïti chérie
XII
Hommage soit rendu à Frankétienne
Génie de la famille afro-caribéenne
Monument de la pensée stoïcienne
Potomitan de la culture haïtienne
XIII
J'ai rencontré Anthony Phelps
Et j'ai tapé sur ses gros biceps
Pour qu’il ne frappe pas Micky
Qui voudrait bien être son ami
XIV
Si je retrouve l'ami Jean Brière
Nous prendrons une bonne bière
Nous visiterons la belle Jérémie
Et parlerons littérature et poésie
XV
Avec mon ami Gérard V. Étienne
Nous parlerons de l'âme haïtienne
Nous reverrons le Nègre crucifié
Et causerons surtout de liberté
XVI
Ce Charles Fernand Pressoir
De notre culture le fier miroir
Qui a su faire vibrer les cœurs
De ses lectrices et de ses lecteurs
XVII
Et sans commettre d’impair
Je rencontrerai Ida Faubert
La fille du président Salomon
Digne représentante de la nation
XVIII
J’irai voir Seymour Pradel
Digne héritier de Jacmel
Le prince de la jeunesse
Et poète de grande finesse
XIX
Et quand je reverrai Syto Cavé
Nous parlerons des grands oubliés
Ti Paris, Ti Roro, Rodrigue Milien
Sans oublier Candjo le vrai parrain
XX
En allant voir Raymond Chassagne
Pour admirer nos belles montagnes
Je dirai alors à Marie-Célie Agnant
Qu’elle demeure l'amour des enfants
XXI
Je ferai la bise à Marie-Alice Théard
Notre dynamique porte étendard
Qui fait tant vibrer les cœurs
De sa poésie tout en couleur
XXII
Avec Régine Coicou Stewart
Je traverserai les boulevards
Pour dire à Martine D. Dumas
Que nous ne l’oublierons pas
XXIII
Si je rencontre René Dépestre
Au cours d’une tournée équestre
Je l'inviterai à visiter Thomassin
Plutôt que de se rendre à Berlin
XXIV
Et avec le grand Émile Roumer
Nous irons au bord de la mer
Discuter de l’indigénisme
Et régurgiter le colonialisme
XXV
Alors camarade Jacques Roumain
Tu as voulu montrer le chemin
À tous les Manuel du pays
Et aucun d’eux ne t'a suivi
XXVI
Je dirai à Jacques Stéphen Alexis
Qu’avec l’élection de Sweet Micky
Gonaïves est devenue le bidonville
Qui a fait fuir toutes les familles
XXII
Je dirai aussi à Jacques Roche
Qu’on pleure son départ si moche
Et avec notre grand ami Davertige
Nous n’aurons certes pas de vertige
XXIII
Il faudra dire à Burr-Reynaud
Que nous portons nos anneaux
Qu'il voulait bien nous enlever
Hélas tout est à recommencer
XXIX
Roussan Camille si bien inspiré
M'a beaucoup parlé de Nedjé
Innocente victime de la pauvreté
Et de la concupiscence des étrangers
XXX
Félix Morisseau Leroy tout en peine
Nous a parlé de Ti cochon la plaine
Et en dépit de tout ce temps passé
Nous vivons encor la même réalité
XXXI
Le brillant Robert Berrouët-Oriol
Se joue des bla-bla et des paraboles
Son amour pour notre savoureux créole
Lui vaut certainement une belle auréole
XXXII
Avec le poète Frantz Benjamin
Nous ferons un bout de chemin
Pour rendre hommage à nos héros
Qui sont nos fiers porte-flambeaux
XXXIII
Dominique Hippolyte le très grand
A semé du bonheur aux quatre vents
Sa belle plume caresse encor les cœurs
De ses lectrices et de tous ses lecteurs
XXXIV
Geoges Castera fils a donc fait école
En anglais en français et en créole
Son superbe talent à fleur de peau
A fait de lui le magicien des mots
XXXV
Christophe Charles berce les cœurs
De tous les véritables fins lecteurs
Qui osent pénétrer son beau monde
Et savourer sa plume si féconde
XXXVI
Pierre-Paul Gazemar le franc-parleur
Nous a entièrement dévoilé son cœur
Qui palpite face à la réalité humaine
Et nous invite à avoir une vie pleine
XXXII
Dr Fresner Larosilière est très heureux
De pouvoir soigner la tête et les yeux
Sa seringue comme sa superbe plume
Noua débarrassent de nos amertumes
XXXIII
Mérès Wèche a du talent à fleur de peau
Et jongle si bien avec les superbes mots
En français anglais ou en beau créole
Qu'un de ces beaux jours il fera école
XXXIX
Bito David ne mâche pas ses mots
Il dénonce avec rage tous nos maux
Et sa belle verve incitera la postérité
À évoluer vraiment vers la prospérité
XL
Quant à notre John Wesley Delva
Il ne baissera certes jamais les bras
Il nous met toujours les points sur les i
Avec spontanéité hier comme aujourd'hui
XLI
Hommage à Roland Menuau
Qui se promène toujours là-haut
Avec sa superbe muse infatigable
Nous rend la vie tellement agréable
XLII
Clarens Renois un peu trop discret
A fait de son talent un grand secret
Privant les lecteurs du grand plaisir
De jouir de sa plume et d'en frémir
XLIII
Marc-Arthur Jean-Baptise une plume aiguisée
Qui fait vibrer les lectrices et lecteurs raffinés
Hommage doit lui être rendu pour son talent
Lequel sera toujours admiré au fil des ans
XLIV
Iléus Papillon ne mâche pas ses mots
Pour pointer du doigt tous les maux
Qui affectent notre très chère nation
Et nous exhorte à sa reconstruction
XLV
Alors quand je reverrai Gary Klang
Qui fait preuve de beaucoup de cran
Je le féliciterai pour son grand talent
Qui fait des heureux aux quatre vents
XLVI
Émile Roumer le talentueux poète
Qui nous aide encor à faire la fête
Car sa plume fait vibrer les cœurs
De ses lectrices et de ses lecteurs
XLVII
Magloire Saint-Aude l'incontournable
Ce poète qui a une plume formidable
Ne cessera jamais de bercer les cœurs
De ses multiples lectrices et lecteurs
XLVIII
Maurice Léonce dont la production si dense
En a fait le doyen des poètes de la Grand'Anse
Vient de célébrer joyeusement ses cent un ans
La cible de notre admiration depuis longtemps
XLIX
Or n'est pas poète qui veut
Ceux qui osent en faire un jeu
Commettent hélas un sacrilège
Et tombent dans leur propre piège
L
J’aurai certes d’autres rencontres
Je ne vous promets rien par contre
Puisque revoir tous ces grands amis
Égale un merveilleux tour au paradis
SHM av
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire