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mercredi 13 septembre 2023

Fermeture de frontières Dominicaines: Une mesure qui ne tient pas la route.

Je ne vais pas m'emballer ni m'embourber dans le fond de la question pour ne pas me perdre en sentier battu vu que nombreux se sont déjà prononcés sur le conflit qui oppose non le gouvernement dominicain au gouvernement haïtien, relativement au captage d'eau au niveau de la rivière du Massacre, mais plutôt le gouvernement dominicain aux paysans des lieux. Des paysans qui jurent par tous les dieux qu'ils vont poursuivre, envers et contre tous, les travaux devant aboutir à la prise du précieux liquide destiné à arroser une vaste étendue de terres arables. Près de trois mille hectares. À l'exemple de Manuel  "gouverneur de la rosée", ils feront tout afin que cette superficie soit irriguée. À cette fin, la population de Ouanaminthe se met en croix face à l'opposition du Président dominicain qui, on ne sait pourquoi et sur quelle base, ordonne que les travaux soient discontinués. Et, concernant le comportement paternaliste des "belligérants" dominicains, ce qui est vraiment paradoxal: les responsables haïtiens restent de glace, ne pipent mot. Serait-ce une façon, pour eux, de signifier qu'il n'y pas lieu de tenir compte des aboiements des autorités dominicaines qui n'ont quoi faire de leur temps, sinon de lancer des coups d'épée dans l'eau. Une eau interterritoriale qui coule majestueusement sans faire de bruit le long des frontières limitant les deux pays. Deux territoires appartenant à deux frères ennemis forcés de vivre ensemble malgré les hauts et les bas. Malgré le cours de leur histoire semblable à un cours d'eau tantôt tranquille, tantôt en crue. Mais, ce qui est niais et bête, vraiment stupide, c'est qu'à chaque occasion, à chaque malentendu, si bénin soit-il, c'est toujours la même arme à brandir: une arme non chargée qu'utilise la République voisine. Semper idem dit le latin. Toujours le même scorpion qui se pique mortellement. La fermeture, sans issue des frontières. Une mesure qui fait rire et qui démontre qu'ils sont fous, qu'ils sont bêtes à manger de l'herbe sèche. Comment s'expliquer que les dirigeants dominicains ne peuvent même pas comprendre que cette disposition sans effet escompté ne tient pas la route et va sans cesse au désavantage des commerçants dominicains. Souventes fois, ce sont les hommes et les femmes dominicains, eux-mêmes, qui font pression sur leur gouvernement pour la réouverture immédiate du passage vu que leurs produits devant aller en Haïti sont exposés à l'effet du temps, à une perte massive. D'où, un important manque à gagner pour eux. À coté de cela, ce geste est d'une imprudence grave de nature à entraîner des préjudices irréparables à l'économie dominicaine. Haïti est une indispensable et précieuse importatrice pour l'autre partie de l'île. Si nos commerçants,  nos hommes et nos femmes d'affaires étaient de bons patriotes, s'ils n'étaient pas obnibulés seulement par l'argent, s'ils n'étaient pas de grands corrompus-corrupteurs, facilement, ils auraient sauté sur l'occasion pour mettre la République dominicaine à genoux. Ils auraient profité du blocage pour s'approvisionner ailleurs. Aux Etats-Unis, à Miami par exemple, à Panama, à CostaRica, à Honduras, au Salvador, en Colombie. Ils pourront trouver de meilleurs produits à des prix nettement préférentiels.

Mais...

Mais, ils ne le feront pas ces vautours, pourquoi ne pas le dire, ces voleurs, ces contrebandiers, ces satrapes qui détiennent les rennes de l'économie nationale. Ils ne le feront pas ces mercenaires car ils penseront aux advantages qu'offrent les moyens de transport et aux magouilles qui leur permettent de ne presque rien payer  aux postes frontaliers.

  Voilà certainement pourquoi les hommes politiques dominicains, connaissant la petitesse de l'homme haïtien, prennent la liberté de poser sans hésiter un acte pareil.

 De persister à agir avec autant de légèreté. Ils savent qu'Haïti est peuplé de gens sans scrupule incapables de réagir face aux humiliations. Ils avaient peut-être entendu feu maître Gérard GOURGUE dire: " chez nous avec l'argent on achète tout: les corps, les coeurs et même les consciences.


Crédit:

Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR

 rmaurice.celestin@gmail.com 


13 septembre 2023

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