De Québec , à 3 000 kilomètres de son Haïti natale, Elès Métellus écrit l'histoire à sa manière. Le jeune spécialiste en administration publique, formé à la fois en droit et en génie rural, vient de franchiser un cap majeur en devenant le tout premier Haïtien à accéder à la présidence de l'Association étudiante de l'École nationale d'administration publique ( AEENAP ), une institution reconnue pour anciens les dirigeants publics de demain au Québec et dans la francophonie.
Avec 67,3 % des voix exprimées lors du examen étudiant, le jeune Elès Métellus, promettait acharné, une victoire éclatante, fruit d'un engagement solide et d'un programme ambitieux. Celui qui assurait jusque-là les fonctions de coordonnateur du campus de Gatineau pendant le mandat 2024-2025, entame donc une nouvelle étape dans son parcours déjà remarquable.
Un parcours académique et professionnel hors du commun
Né à Hinche, en Haïti, Elès Métellus est un pur produit de l'Université d'État d'Haïti. Il possède un diplôme d'Ingénieur-Agronome avec une spécialisation en Génie rural de la Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire ( FAMV ), ainsi qu'une licence en Droit de la FDSE (Faculté de droit et des sciences économiques). Membre du Barreau de Mirebalais , il a exercé comme avocat avant de s'orienter vers la gestion de projets et la coopération internationale.
Son expérience professionnelle inclut des missions pour des organisations de premier plan telles que le Programme des Nations Unies pour le Développement ( PNUD ) et l' UNICEF , sur des projets de développement durable, d'urgence humanitaire et de gouvernance. Il dirige également un organisme à but non lucratif ( OBNL ) actif en Haïti dans les domaines de l'agriculture, de l'environnement et du financement agricole. Parallèlement, il est associé paritaire d'une firme de consultation depuis 2019.
Depuis son arrivée au Québec, Elès poursuit un Diplôme d'études supérieures spécialisées ( DESS ) en droit de l'immigration à l'Université de Montréal, ainsi qu'une maîtrise en administration publique à l' ENAP , avec un profil de recherche. Son porte mémoire sur les réformes du système judiciaire haïtien en contexte de transitions politiques, un sujet au cœur des préoccupations institutionnelles de son pays d'origine.
L'engagement, étudiant comme vocation
Ce n'est pas par hasard que Métellus s'est tourné vers la représentation étudiante. En Haïti déjà, il avait activement participé aux mouvements étudiants et à la défense des droits universitaires. À l'ENAP, il poursuit cet engagement en siégeant au Comité de discipline de l'établissement depuis novembre 2024, un rôle clé dans la régulation des conduites académiques.
Dans sa lettre de candidature à la présidence de l'AEENAP, le ton est donné : « Je m'engage à intégrer une association proche de vous, dynamique et qui va travailler dans la transparence. [...] Ensemble, nous pouvons réussir le pari d'une communauté étudiante solidaire et ambitieuse », at-il souligné avec précision.
Une équipe dynamique, diversifiée à ses côtés
Pour ce mandat, Elès Métellus a réuni une équipe aux profils riches et complémentaires, reflet de la diversité culturelle et académique de l'ENAP :
Elhadj Mamadou Kaly Sow (Vice-présidence aux affaires académiques) : Doctorant en administration publique, diplômé en science politique et études des populations.
Farida Gammoudi (Vice-présidente aux affaires internationales) : Ancienne juge financière en Tunisie, inscrite en évaluation de programme.
Alioune Badara Diallo (VP communication) : Spécialiste en finances publiques.
Charlotte Sisséré Hien (Coordonnatrice – Campus de Québec) : Juriste, spécialisée en gouvernance numérique.
Togossy Losseni Diarrassouba (Coordonnateur – Campus de Montréal) : Maîtrise en développement durable et droit.
Gervais Ruben Tchinda Nsadjo (Coordonnateur – Campus de Gatineau) :
Humanitaire d'expérience, formé en relations internationales.
Ensemble, ils forment l'équipe ÉLAN, déterminé à revitaliser l'association en mettant sur l'écoute, le service et la solidarité.
Un programme axé sur le service, l'innovation et les partenariats
Au cœur de l'agenda du nouveau président, cinq grands chantiers :
Renforcement des services étudiants : Mise en place d'un guichet unique de soutien, organisation d'activités de réseautage, d'ateliers de gestion du stress, et vulgarisation des règles disciplinaires pour prévenir le plagiat.
Reconstruction du réseau de partenariats : L'AEENAP, ayant perdu plusieurs partenaires ces dernières années, se propose de renouer avec des institutions comme Desjardins, mais aussi d'élargir son réseau à l'Union étudiante du Québec, des organisations professionnelles et des institutions internationales.
Renforcement de la gouvernance étudiante : Engagement à la transparence et à la consultation permanente à travers des assemblées générales et des sondages participatifs.
Appui aux étudiants internationaux :
Élaboration de collaborations avec un cabinet en immigration pour accompagner les étudiants venus d'ailleurs.
Animation et inclusion : Des événements culturels, des espaces d'échanges thématiques et des opportunités de développement personnel pour faire de l'AEENAP une véritable plateforme d'appartenance.
Un symbole fort pour la diaspora haïtienne
L'élection d'Elès Métellus à la tête de l'AEENAP n'est pas seulement une réussite individuelle. Elle symbolise l'intégration réussie d'un jeune professionnel issu de la diaspora haïtienne dans une institution académique d'élite québécoise. Elle rappelle aussi le potentiel de la jeunesse haïtienne à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale, en portant les valeurs d'engagement, de compétence et de solidarité.
« Ce n'est pas seulement mon élection, c'est celle de tous ceux qui croient en l'éducation, en la diversité, en une communauté étudiante ouverte et ambitieuse. C'est la preuve que nous pouvons tous faire la différence, peu importe d'où nous venons », a déclaré Métellus après la publication des résultats.
Dans un contexte où Haïti fait face à de nombreuses crises, l'ascension d'un jeune leader tel qu'Elès Métellus est porteuse d'espoir. Elle nous rappelle que même dans l'exil, les fils et filles d'Haïti peuvent continuer à œuvrer pour le changement — ici et ailleurs, peu importer la gravité des situations.
Crédit: Elmano Endara JOSEPH
joseph.elmanoendara@student.ueh.edu.ht ,
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