Le Président Abinader semble s’être tiré une balle aux pieds avec les dernières mesures adoptées en réaction à la construction du canal d’irrigation par les haïtiens sur la Rivière Massacre, à un moment où il pleut presque chaque jour dans le Nord du pays
En effet , le journal dominicain « « Diario Libre » note que les Haïtiens préfèrent ignorer les conséquences de la fermeture des frontières ordonnée par la République Dominicaine en représailles à la construction d’un canal d’irrigation sur la rivière Masacre, assumant sans se plaindre le manque d’approvisionnement provoqué par cette mesure, qui ne les brisera pas dans leur empressement à terminer le travail.
C’est l’une des rares fois dans l’histoire récente du pays où un sentiment nationaliste et une unité peuvent être observés autour d’un projet dans lequel chrétiens, bouddhistes, intellectuels, professionnels et agriculteurs se donnent la main en Haïti.
« Les frontières doivent rester fermées. Les Dominicains peuvent garder leurs produits, nous allons vendre d’autres choses. Au lieu de manger de la viande, nous mangerons du hareng et de la morue. Les Haïtiens mangeront ce qu’ils trouvent. Dieu nous aidera, nous ne le ferons pas. » Et puis, nous serons autosuffisants », estime Eliette Pierre, une commerçante également formée à l’informatique.
L’idée ici est de donner au président dominicain et aux Dominicains une leçon d’histoire, de leur rappeler de quoi les Haïtiens sont capables lorsqu’ils unissent leurs forces pour combattre un ennemi commun.
En conséquence, il y a une revalorisation sans précédent de la production locale, a expliqué à EFE une autre vendeuse, Simone, dont les fruits et légumes sont de production haïtienne. « Haïti produit de tout. S’il n’y avait pas d’insécurité, nous pourrions trouver tout ce dont nous avons besoin pour manger », a-t-il déclaré.
« Nous résistons. Nous n’avons aucun problème », a-t-elle déclaré, convaincue que « la chaîne ne va pas s’arrêter. La chaîne sera la nôtre. Elle nous sera bénéfique. Les étrangers ne veulent pas de vous. Ils ne font qu’exploiter ». vous », a-t-elle ajouté.
Le président dominicain, Luis Abinader, a décrété la fermeture des frontières avec Haïti depuis le 15 septembre pour forcer la paralysie des travaux de prise d’eau, même si les mesures n’ont pas arrêté le projet et, entre-temps, du côté dominicain, les commerçants et producteurs subissent des millions. -des pertes en dollars dues au manque de commerce avec Haïti, obligeant le Gouvernement à leur venir en aide.
Plus de la moitié de ce que consomment les Haïtiens provient de la République dominicaine, selon les chiffres officiels, qui montrent également qu’Haïti est le deuxième partenaire commercial du pays voisin, note le journal.
Les produits alimentaires dominicains sont parmi les plus demandés en Haïti, qui a également besoin de médicaments et de matériaux de construction (principalement du fer et du ciment), donc, depuis la fermeture, la pénurie est évidente sur les marchés publics et sur les tables des restaurants des foyers haïtiens, souligne t-il.
Prix abusifs et contrebande
Au marché aux fruits, au cœur de Pétion-ville, Myriam Dorestant, une commerçante qui ne craint pas la fermeture de la frontière, tient un stand, a-t-elle expliqué à EFE, car même si « certains fruits viennent de République dominicaine, nous produisons également des fruits en Haïti », même s’ils n’ont que des produits saisonniers, c’est pourquoi il y a une pénurie.
Il y a aussi une augmentation des prix, puisque les bandes armées qui extorquent les transporteurs exigent « de l’argent supplémentaire pour les laisser passer », ce qui finit par avoir un impact sur le prix auquel les commerçants vendent leurs produits, a expliqué Myriam.
La situation d’insécurité qui règne dans le pays depuis au moins cinq ans a un grand impact sur la sécurité alimentaire d’Haïti, pas seulement à cause du contrôle des routes où les conducteurs sont kidnappés et extorqués. Des bandes armées envahissent également des régions considérées comme le grenier du pays.
Les produits dominicains comme les noix de coco, les figues bananes et les œufs sont rares sur les marchés haïtiens et, s’ils le sont, leur prix a doublé, voire triplé en quelques jours. De plus, l’idée commence à circuler parmi les commerçants et les consommateurs selon laquelle ils pourraient être empoisonnés.
Et compte tenu de la pénurie, la contrebande augmente. Les quelques produits dominicains qui continuent d’entrer en Haïti le font illégalement, notamment un grand nombre d’œufs pourris qui ont envahi les marchés ces derniers jours.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des personnes traversant à pied des zones frontalières non contrôlées pour acheter des produits dominicains et les vendre sur le marché haïtien, et plusieurs commerçants ont confirmé à EFE qu’ils trouvent des produits grâce à la contrebande qui existe entre les deux pays depuis des décennies.
Eliette Pierre s’approvisionne toujours en produits dominicains malgré la fermeture des frontières. « Nous parvenons à trouver des produits, même s’ils sont chers », a-t-il expliqué sans hésiter à EFE.
Ce commerçant vend du salami, des hot-dogs, de la viande et des ailes de poulet de la République Dominicaine et admet que la fermeture de la frontière « a un impact » sur son activité, mais « ce n’est pas un problème », pour lui l’important est de continuer et de finir le canal d’irrigation, qu’il a qualifié de « excellent projet ».
Les pertes n’ont pas d’importance « pourvu que nous participions à un projet pour notre bien-être. Les Dominicains doivent arrêter de nous prendre pour des imbéciles », a-t-il ajouté, tout en servant les acheteurs.
Le soutien de la population à la construction du canal se manifeste dans des slogans tels que « Le canal ne s’arrêtera pas » (KPK en créole) ou « le canal ou la mort », omniprésents. Un message a été lancé sur les réseaux sociaux
Crédit: RN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire