Par Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR
Les coups d'état à travers le monde sont portés à une fréquence telle qu'on est à se demander s'ils ont leur raison d'être. S'ils n'ont pas un caractère plutôt abusif qui friserait l'exagération? Au rythme qu'ils se produisent, on n'a pas tout à fait tort de croire que l'armée de certains pays, le plus souvent à la base de ces évènements, fait utilisation excessive de son pouvoir en vue de mettre fin avant terme, le plus souvent, au mandat de son chef d'État. Ce dernier, cultivant une peur bleue des hommes en uniforme crée des stratégies, met en place des soupapes de sécurité à l'effet de se protéger et se perpétuer au pouvoir: objectif de la majorité d'entre eux. Aussi, l'objet des conflits avec les forces de l'ordre qui brandissent toujours ce comportement anticonstitutionnel pour justifier leur action dite corrective. Malheureusement, leur prise de pouvoir transitoire s'étire toujours indéfiniment pour déboucher sur une dictature brutale et coriace qui n'en finit pas. Qui n'en finit jamais. Qui laisse un goût amer et l'impression de fuir la pluie pour s'abriter dans une rivière. On dirait que c'est dans la nature même des militaires de surveiller les moindres occasions pour assauter le pouvoir.Toujours, ils agissent au nom de la démocratie, dans l'intérêt du peuple. Mais, une fois au pouvoir, ils oublient toutes les promesses et leur comportement se révèle pire que celui de leur prédécesseur. Ils se distinguent par leur irrespect de la constitution automatiquement mise en veilleuse en la circonstance. Irrespect également du contenu des caisses de l'État, des fonds publiques, en général. Et finalement quand ils sont forcés d'organiser les élections, sans cesse des élections bidons, ils s'arrangent toujours à placer au pouvoir un des leurs, corrompus au même degré qu'eux afin de poursuivre leurs forfaits visiblement ou derrière le rideau. Pareils attitude et comportement forcent à se demander si ces acteurs sont des "coup d'étatphilles" ou simplement des profiteurs toujours prêts à sauter sur l'occasion d'assauter le pouvoir afin de s'enrichir à la va-vite. S'ils agissaient par pathologie, on aurait pu leur trouver des circonstances atténuantes, mais quand on sait qu'ils le font de plein gré et dans le but de voler, on est en droit de faire un choix de mots et déclarer péremptoirement que ces hommes en uniforme ne sont pas de vrais "coup d'étatphilles" mais de simples bandits, de vulgaires corrompus animés, non du désir de corriger, mais de voler.
À penser à notre armée on est à s'interroger sur le pourquoi de son existence. Voilà que nous nous trouvons en face d'une situation où un coup d'état s'impose, où le fruit est mûr à creuver, où nos dirigeants n'ont pas leur raison d'être, méritent d'être délogés, voilà, disons-nous, que ces oisifs paradeurs restent dans l'expectative à attendre. À attendre quoi?
La mort de tout un peuple ou la délivrance des chèques impayés?
Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR
rmaurice.celestin@gmail.com
4 septembre 2023
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